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"Trahi", Manuel Valls ne veut plus parler à Jérôme Cahuzac

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, le 4 avril sur BFMTV

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, le 4 avril sur BFMTV - -

Invité de BFMTV/RMC, le ministre de l'Intérieur a de nouveau démenti toute enquête menée par le gouvernement sur Jérôme Cahuzac et s'est estimé "trahi" par l'ancien ministre du Budget.

"Non, je ne savais pas". Comme tous ses collègues ministres, Manuel Valls a soutenu avoir été pris au dépourvu par les aveux de Jérôme Cahuzac. Avant de réaffirmer que le ministère de l'Intérieur n'avait jamais diligenté d'enquête sur cette affaire.

"Il n'y a eu aucune note de la DCRI" sur Jérôme Cahuzac, a-t-il assuré mercredi matin sur BFMTV, estimant que la DCRI était déjà bien occupée dans sa lutte contre le terrorisme. "Jérôme Cahuzac a été interrogé par tous les journalistes, par le Premier ministre et François Hollande. Il a assuré qu'il n'avait pas de compte, y compris devant le Parlement. Mon rôle n'est pas de déclencher des enquêtes, c'est le rôle de la justice", a martelé Manuel Valls.

"La justice a agi librement"

Car pour le ministre de l'Intérieur, cette affaire a révélé la tromperie d'un seul homme et apporté la preuve d'une "justice libre". "La justice a agi librement. Un procureur a ouvert une enquête le 9 janvier et depuis, la justice a fait son travail. Donc vous voyez bien que qu'un procureur peut mener son travail et faire tomber un ministre", a-t-il souligné.

Pourtant, ne faudrait-il pas pousser plus loin les enquêtes avant la nomination d'un ministre? "Nous avons tous signé une charte, prêté serment sur l'honneur. Nous pouvons toujours envisager de nouvelles procédures, il faudra tirer des conclusions de cette affaire, a reconnu Manuel Valls. Mais le débat public ne doit pas nous faire oublier le principe de séparation de l'Etat et de la justice."

"Jérôme Cahuzac m'a envoyé un texto"

Puis, interrogé sur les rapports qu'il entretenait désormais avec l'ancien ministre du Budget, Manuel Valls a reconnu que Jérôme Cahuzac avait tenté de l'appeler avant de lui "envoyer un texto". "Je n'ai pas envie de lui parler. Parce qu'il m'a trahi, parce qu'on se sent sale, parce que la démocratie est bafouée, parce que les Français assistent à un spectacle insupportable, parce qu'on voit bien qu'à partir de là, on cherche à ébranler notre système démocratique", a-t-il dit.

Et de renouveler sa confiance à Pierre Moscovici, ancien ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac accusé par l'opposition d'avoir couvert son ministre délégué. "Je n'ai aucun doute" sur le fait que Bercy ne se soit pas montré complaisant à l'égard de Jérôme Cahuzac, a-t-il soutenu.


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Sandrine Cochard