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Rythmes scolaires : premier bras de fer entre Peillon et les enseignants

Vincent Peillon à Versailles le 22 août.

Vincent Peillon à Versailles le 22 août. - -

Des syndicats d'enseignants appellent à une grève mardi à Paris dans le primaire contre les nouveaux rythmes scolaires, et à une journée nationale d'action le lendemain, lors de la présentation du projet de loi sur l'école.

Mercredi sera une journée test à plus d'un titre pour Vincent Peillon. C'est en effet ce jour que le ministre de l'Education présentera son projet de loi sur l’école. Mais un autre rendez-vous l'attendra également, celui de la rue, où plusieurs syndicats d'enseignants ont prévu une journée nationale d'action.

L'enjeu est de taille pour Vincent Peillon, qui présente avec la refondation de l'école une réforme symbolique, promesse de François Hollande, en rupture avec la politique menée par la droite. Et connaît-là son premier bras de fer.

Un premier round de la contestation doit même être organisé mardi à Paris dans le primaire pour dénoncer les nouveaux rythmes scolaires, soutenus publiquement par Bertrand Delanoë.

"Faire reculer le ministre"

Le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) a annoncé le 10 janvier son souhait de voir la réforme s'appliquer dès 2013 à Paris. Pour le SNUipp-FSU, syndicat majoritaires chez les professeurs des écoles, cette décision est "contestée par une large majorité d'enseignants et de parents d'élèves". La décision du maire de Paris a suscité un vif mécontentement dans la communauté éducative.

En signe de protestation, "l’intersyndicale parisienne appelle les enseignants parisiens à se mettre massivement en grève mardi 22 janvier pour faire reculer le ministre et le Maire de Paris." Les syndicats demandent l'abandon de la réforme.

Les syndicats regrettent également le manque de consultation des enseignants et de la communauté éducative.

4,5 jours par semaine

Un projet de décret du gouvernement prévoit de rétablir la semaine de 4,5 jours à la rentrée 2013, sauf dérogations. Il demande aux communes de se déterminer avant le 1er mars pour une mise en oeuvre à la rentrée 2013 ou 2014.

Tout le monde s'accorde sur la nécessité de revenir à la semaine de 4,5 jours dans le primaire, abandonnée en 2008. C'est dans l'intérêt de l'enfant, qui a des journées trop chargées, concentrées sur une année trop courte, ce qui ne favorise pas les apprentissages.

Un des points d'achoppement entre les enseignants et la Mairie de Paris, c'est l'organisation du rythme de la semaine. La Mairie prévoit en effet d'allonger la pause méridienne pour qu'elle dure 2h45 heures et non plus deux. La Mairie "a-t-elle prévu de lancer des travaux de grande ampleur pour agrandir les écoles et donner aux enseignant les moyens matériels de travailler durant cette longue pause, puisque l’ensemble des locaux seront occupés pour organiser la garderie des élèves" ? demande le SNUipp.

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En outre, comme le précise un professeur des écoles de maternelle dans le 19e arrondissement, les enfants, après une telle pause auraient du mal à se concentrer.

Réforme "précipitée"

Du côté des politiques, le groupe PCF-PG au Conseil de Paris appelle lundi dans un communiqué le maire de Paris à reporter à 2014 l'application de la réforme des rythmes scolaires dans la capitale. Le président du groupe, Ian Brossat, participera à la manifestation.

Pour lui, cette modification des rythmes scolaires "dégrade sensiblement les conditions de travail des enseignants. Elle ne répond en rien aux attentes des parents d'élèves. Surtout rien n'indique qu'elle permettra de lutter contre les inégalités scolaires qui existent à Paris, comme ailleurs".

L'UMP parisienne avait aussi dénoncé la semaine dernière une réforme "précipitée" et empreinte d'"amateurisme", et demandé au maire l'organisation en mai d'"états généraux de la vie éducative (scolaire et péri-scolaire) à Paris".

Magali Rangin avec AFP