Remaniement: l'impatience gagne les ministères

Le Premier ministre Manuel Valls et le président de la République François Hollande, le 27 janvier 2016. - Kenzo Tribouillard - AFP
Qui va partir? Rester? Et surtout quand? Evoqué dans la presse depuis des semaines, le prochain remaniement -annoncé comme le dernier du quinquennat censé mettre en place une équipe de combat pour 2017- se fait attendre. Si François Hollande ne semble pas encore avoir tranché, le jeu de chaises musicales est dans toutes les têtes au gouvernement.
On dit la fenêtre de tir réduite pour le président de la République, certainement entre le 10 février, jour où l'Assemblée nationale devra voter le projet de révision constitutionnelle, et avant début mars, date à laquelle le successeur de Jean-Louis Debré à la présidence du Conseil constitutionnel devra prêter serment, pour laquelle le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius est donné favori.
S'agira-t-il d'un simple remaniement technique? D'un élargissement de la majorité pour faire entrer les écologistes? Avant le traditionnel conseil des ministres qui se tiendra ce mercredi matin, ministres et secrétaires d'Etat sont dans l'expectative. "On est tous dans le bleu", explique un ministre au Parisien. "Vite, maintenant c’est oui ou c’est non, mais on a besoin d’être fixés!", presse de son côté un secrétaire d’Etat.
"Ceux qui parlent ne savent rien"
Problème: au-delà du sort personnel de chaque membre du gouvernement, ce flou commence à sérieusement compliquer le travail ministériel. "Impossible de monter le moindre déplacement, la moindre inauguration en province", s'irrite un conseiller ministériel auprès du journal. Un autre confie avoir "calé des rendez-vous pourris à la semaine prochaine", faciles à annuler au cas où il faudrait faire ses cartons.
Les relations avec l'administration centrale en pâtiraient également. "Déjà qu'on est de passage, mais alors là ce n'est même plus la peine de leur demander quelque chose", s'irrite encore un conseiller.
Si se savoir sur un siège éjectable fait partie du job des ministres, la méthode Hollande n'arrangerait rien. "A part lui, personne ne sait, et encore… Le problème, c’est qu’il insécurise tous ses ministres", pointe un de ses fidèles cité par le quotidien.
En tout cas, à en croire le ministre des Finances Michel Sapin, mieux vaut ne pas se fier à tous les pronostics relayés par les médias. "Ceux qui parlent ne savent rien", prévient-il.