BFMTV
Gouvernement

Pour Valls, Hollande est le "candidat naturel" de la gauche pour 2017

Manuel Valls sur le plateau de On n'est pas couché samedi 16 janvier

Manuel Valls sur le plateau de On n'est pas couché samedi 16 janvier - -

Pour la première fois, un Premier ministre en exercice a participé à l'émission présentée par Laurent Ruquier.  

"On prévient les terroristes, l'émission a été enregistrée jeudi. Ce n'est pas la peine de venir". Si Laurent Ruquier avait déjà reçu Manuel Valls dans son émission On n'est pas couché mais il s'agissait d'une nouveauté pour un Premier ministre en exercice. En compagnie notamment de l'académicien Jean d'Ormesson, de l'écrivain Patrick Rambaud, auteur de satires contre Nicolas Sarkozy ou François Hollande, de l'acteur Gérard Darmon ou encore du comique Jérémy Ferrari, Manuel Valls s'est confronté à Léa Salamé et à Yann Moix "pour expliquer et parler à tous les publics", notamment ceux qui "ne suivent pas la politique". Voilà pour la réponse à ceux qui ont jugé que le Premier ministre ne devait participer à une émission de divertissement.

Valls justifie la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français

Sans surprise, Manuel Valls, "confiant sur l'issue du vote" final, a été interrogé sur la question de la déchéance de nationalité étendue aux binationaux condamnés pour terrorisme et nés Français. Le gouvernement, dans la ligne du discours de François Hollande face au Congrès le 16 novembre 2015, veut inscrire cette mention dans la Constitution avec le soutien de l'opposition malgré la grogne de la majorité socialiste.

"Ce choix que nous avons fait, c'est pour s'adresser à ceux qui tuent des Français. Il faut marquer quelque chose de définitif", a exposé le Premier ministre, pressé par Léa Salamé sur le sujet mais aussi par Jérémy Ferrari. Manuel Valls a aussi évacué l'hypothèse de l'indignité nationale utilisée en 1944 contre les collaborateurs

Taubira "se trompe"

Et alors que Christiane Taubira avait jugé que le droit du sol était un fondement intouchable de la France, le Premier ministre a jugé que la ministre de la Justice "se trompe" mais ne doit pas pour autant quitter le gouvernement. "Je ne crois pas qu'on touche au symbole de l'égalité, je ne crois pas qu'on touche au droit du sol, je ne crois pas qu'on touche à la binationalité", a-t-il justifié.

Quant à l'état d'urgence, il "impose des privations de libertés" car il s'agit de "taper dans la fourmilière. (... ) Il faut rassurer, protéger et être efficace", a argumenté le Premier ministre. Manuel Valls "parle comme la droite n'ose plus le faire", commente de son côté, sur Twitter, le député Les Républicains Lionnel Lucca:

 Manuel Valls s'est-il "droitisé"?

Et justement, selon Jean d'Ormesson, "Manuel Valls s'est droitisé. (... ) Toute la France s'est droitisée, le PS s'est droitisé, Hollande s'est droitisé et vous, vous êtes droitisé". "Ce n'est pas une insulte", a répondu le Premier ministre mi-gêné, mi-vexé. "La demande de sécurité est forte, ce n'est pas une question de droitisation", a-t-il argumenté.

"Les contours entre la droite et la gauche ont beaucoup évolué, être Français, rassemblés c'est essentiel", a poursuivi Manuel Valls en écho au débat sur la déchéance de nationalité et la lutte contre le terrorisme. "J'aime la castagne, j'aime le débat au Parlement mais en défendant cette mesure, je défends une certaine idée de la France, [comme] un homme de gauche qui pense que l'union de la France est nécessaire."

 "Le candidat naturel, c'est le président de la République"

Alors que le débat sur une primaire à gauche a surgit la semaine passée, un sondage de BFMTV place Manuel Valls comme favori des sympathisants de gauche. "Le candidat naturel, c'est le président de la République sortant", a éludé le Premier ministre, jugeant que François Hollande "n'a pas à se soumettre" à ce type de scrutin qui "en plus ne concernera pas toute la gauche".