Pour Moscovici, Mélenchon a franchi "certaines bornes"

"Il y a des choses auxquelles on ne touche pas", a estimé Pierre Moscovici, au sujet des propos tenus la veille par Jean-Luc Mélenchon. - -
Jean-Luc Mélenchon a franchi "certaines bornes" et ces propos sont "une dérive ou une surenchère", a réagi, ce dimanche, Pierre Moscovici, après des propos du coprésident du Parti de gauche estimant que le ministre de l'Economie "ne pense pas français" mais "finance internationale".
"Il y a des choses auxquelles on ne touche pas"
"Il faut faire attention à ce qu'on dit (...). Jean-Luc Mélenchon, il est en train par détestation de la social-démocratie, par détestation du parti socialiste de franchir certaines bornes. Il y a des choses auxquelles on ne touche pas", a affirmé Pierre Moscovici lors de l'émission Dimanche+ sur Canal+, parlant du "respect" dû aux ministres.
"Ce n'est pas un dérapage au sens où sa langue aurait fourché. C'est quelqu'un de très intelligent Jean-Luc Mélenchon. Il sait ce qu'il dit et il le fait exprès. C'est plus une dérive ou une surenchère", a-t-il dit.
Mélenchon "blessé" par les accusations
Interrogé sur les propos de François Delapierre, secrétaire national, qui a fustigé "les 17 salopards de l'Europe", dont Pierre Moscovici, faisant référence à l'attitude de la zone euro à l'égard de Chypre, Jean-Luc Mélenchon a trouvé en marge du congrès du PG que "c'est une très belle expression".
"Qu'a fait le Français dans la réunion ? Il s'est pris pour un petit intelligent qui a fait l'ENA... C'est un comportement de quelqu'un qui ne pense pas français, qui pense finance internationale", a dit Jean-Luc Mélenchon.
"Chacun à son histoire. Moi j'ai la mienne. Je suis d'une famille où mes quatre grands-parents étaient étrangers. Mon père a été déporté. Et cette famille, elle a choisi la France. Je suis Français par tous mes pores. Je défends la France. Je ne raisonne pas finance internationale", a dit Pierre Moscovici.
Dans la journée de dimanche, Jean-Luc Mélenchon s'est défendu de tout antisémitisme, se disant "blessé" après de telles accusations. Le président du Parti de gauche a expliqué qu'il "ignorait quelle était la religion de Pierre Moscovici." "Mais si un jour parce qu'il est juif", Pierre Moscovici était menacé, "il nous trouverait tous, comme un seul corps, pour le défendre", a-t-il ajouté.
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