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Gouvernement

Plan de lutte contre le jihad: le point sur les mesures annoncées

Des jihadistes français dans une vidéo postée sur Internet, le 12 avril dernier.

Des jihadistes français dans une vidéo postée sur Internet, le 12 avril dernier. - -

Le gouvernement redoute que les jihadistes français ne commettent des actes terroristes à leur retour en France. Le ministre Bernard Cazeneuve présente ce mercredi des mesures destinées à les dissuader de partir. Passage en revue.

Pas un mois ne passe en France sans que des familles n'apprennent le départ de l'un des leurs vers la Syrie, pour combattre auprès des jihadistes le régime de Bachar al-Assad. Un paradoxe pour les autorités françaises, qui partagent avec ces jihadistes ce même adversaire. Pour tenter de freiner ce mouvement et empêcher toute tentative terroriste en France, le gouvernement présente ce mercredi en Conseil des ministres de nouvelles mesures.

Parmi elles, une mesure consiste à rétablir pour les mineurs l'obligation d'une autorisation parentale de sortie du territoire, à destination de la Syrie ou des pays de transit, mais les moins de 18 ans sont peu nombreux parmi les centaines de volontaires partis ou en partance.

Autre angle d'attaque, la prévention. "Un guichet unique va être créé pour que les parents inquiets puissent signaler un changement ou une radicalisation dans le comportement de leur enfant", indique Mathieu Guidère, spécialiste de géopolitique.

Là aussi, la mesure présente une faiblesse: les familles sont souvent les dernières à être au courant, comme le racontent dans cette vidéo les parents de Sarah, 17 ans et demi, partie en mars dernier depuis Marseille pour la Syrie.

Le gouvernement prévoit également de lancer des campagnes de sensibilisation dans les écoles, mais là encore, pas sûr que cela fonctionne. "Tout ce qui émane d'une autorité publique aux yeux de ces jeunes jihadistes est de l'ordre de l'ennemi, donc on ne peut pas imaginer une seconde que cela puisse avoir une influence sur eux", estime David Thomson, auteur d'un livre sur les jihadistes français.

En revanche, d'autres mesures font plus consensus, comme le renforcement de la surveillance sur Internet, où opèrent les recruteurs, ou encore l'expulsion systématique de la France des étrangers impliqués dans ces filières. Selon le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, environ 500 personnes sont parties de France pour la Syrie. Les services antiterroristes redoutent qu'à leur retour ils ne commettent des actes terroristes en France. Quelque 250 Français combattraient actuellement en Syrie et une vingtaine y seraient morts, selon les services de renseignements.

A. G. I vidéo: B. Daudré et J.-V. Molinier et A. Vilmont