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Gouvernement

Pau-Langevin : la loi Ciotti est "inefficace"

George Pau-Langevin, ministre chargée de la réussite éducative

George Pau-Langevin, ministre chargée de la réussite éducative - -

La loi Ciotti, qui autorise la suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire, ne fonctionne pas selon la ministre chargée de la réussite éducative George Pau-Langevin.

Le Sénat doit examiner jeudi une proposition de loi déposée par la sénatrice socialiste de Gironde, Françoise Cartron, qui vise à abroger la loi Ciotti.

Mis en place en janvier 2011 ce dispositif, adopté par le gouvernement Fillon sur une proposition du député UMP des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, prévoit en cas d'absentéisme trop fréquent et non justifié, une suspension partielle des allocations.

Un dispositif jugé "inefficace" par la ministre chargée de la réussite éducative George Pau-Langevin. 

"Je crois que s'il y a un point sur lequel tout le monde est d'accord aujourd'hui, c'est l'inefficacité de la loi. J'en veux pour preuve les chiffres qui nous ont été transmis pour l'année scolaire 2011-2012: alors que le pays compte 12 millions d'élèves, 619 suspensions ont été effectuées", rapporte la ministre dans un entretien au Parisien.

La loi n'a aucun effet dans "77% des cas"

D’après George Pau-Langevin, sur ces 619 élèves suspendus seulement 142 ont repris l’école : "Sur ce nombre, 142 seulement sont visiblement retournés à l'école, puisque l'on a 142 demandes de rétablissement des allocations sur cette période. Cette loi, n'a donc, dans 77% des cas aucun effet".

"Il faut créer une structure où services sociaux et personnels de l'éducation puissent analyser ensemble ce qui ne va pas et ce qui peut être fait pour y répondre, sans laisser les établissements se débattre seuls avec le problème".

 Pour lutter contre l'absentéisme scolaire très important en lycée professionnel, la ministre juge "intéressant que l'on approfondisse l'idée d'une seconde professionnelle indifférenciée qui permette à l'élève de faire son choix plutôt que d'en subir un".