"Pas un texte pour la fraternité": Retailleau pas favorable à la reprise de l'examen du texte sur la fin de vie

Bruno Retailleau, le 23 septembre 2024. (Photo d'archive) - Dimitar DILKOFF / AFP
Interrompus en raison de la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin dernier, les travaux sur la fin de vie devraient reprendre dans l'hémicycle le 27 janvier prochain. Et le retour de ce texte est très loin d'être attendu avec impatience par Bruno Retailleau. "Pour ce qui me concerne, je ne crois pas" qu'il faille reprendre l'examen du texte sur la fin de vie, a-t-il déclaré ce dimanche 17 novembre sur RTL.
"C'est une position que j'ai adoptée là encore hier comme aujourd'hui. Je n'en dévie pas tout simplement parce que je crains que ça ne soit pas un texte pour la fraternité", a expliqué Bruno Retailleau. "Je crains qu'en réalité ça puisse faire peser sur chacun d'entre nous une sorte d'épée de Damoclès."
Samedi, dans une interview à Ouest France, Yaël Braun-Pivet a affirmé vouloir que le Parlement reprenne ses travaux sur la fin de vie en repartant de la proposition de loi déposée en juillet par le député Modem Oliver Falorni, copier-coller du texte issu des débats à l'Assemblée nationale au printemps. Ce dernier devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, avec de strictes conditions et sans employer ces termes, préférant parler d'"aide active à mourir".
Une crainte que la porte "fini(sse) grande ouverte"
Plus tôt cette semaine, le Premier ministre Michel Barnier avait pour sa part estimé être "plutôt dans l'idée d'utiliser le travail qui a été fait", tout en jugeant "contestables" certains des amendements adoptés précédemment par les députés.
Figure de la droite conservatrice et opposé de longue date au droit à l'euthanasie et au suicide assisté, Bruno Retailleau dit craindre que la France suive "l'exemple, malheureusement, des Pays-Bas, du Canada, de la Belgique, où on entrebâille une porte et la porte, quelques années après, finit grande ouverte".
Selon lui, "le gouvernement gagnerait à pousser" pour "soulager au moment de la mort, pour ne pas souffrir. "Donc oui pour les soins palliatifs, oui à grande échelle, massivement", a-t-il ajouté.