"Notre chagrin est immense": l'émotion de François Bayrou lors d'un hommage à Marielle de Sarnez

Des images rares pour un Premier ministre. En pleine inauguration de la place Marielle de Sarnez à Paris, l'une des intimes de François Bayrou décédée en 2021, le chef du gouvernement est apparu très ému.
"Marielle la vivante, Marielle la puissante", a lancé le chef du gouvernement, des sanglots dans la voix avant de longuement saluer, la voix nouée par l'émotion, toute sa famille.
Cheville ouvrière de toujours
Très éphémère ministre des Affaires européennes, longtemps députée, Marielle de Sarnez a surtout été l'alter ego du centriste pendant plus de quatre décennies. Les deux se sont rencontrés à la fin des années 70 dans le sillage de Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République et ne se quitteront plus.
Présidence de l'UDF, l'ancien nom du Modem, ministère de l'Éducation nationale, campagnes présidentielles de 2002, 2007, 2012... Marielle de Sarnez est toujours à ses côtés, fidèle cheville ouvrière, y compris dans les moments les plus difficiles.
En 2007, François Bayrou fait pourtant le vide autour de lui quand il rompt clairement avec la droite, alors menée par Nicolas Sarkozy. Une grande partie de ses fidèles ne lui pardonnera pas. Marielle de Sarnez, elle, reste.
"Elle, c'est moi et moi, c'est elle", avait confié le futur Premier ministre en 2019 dans un livre de la journaliste Marie-Laure Delorme, consacré à l'amitié en politique, pour évoquer leur relation.
"Notre chagrin est immense"
Quand François Bayrou, après avoir rallié Emmanuel Macron en 2017, fait son entrée au ministère de la Justice, il emmène dans ses bagages Marielle de Sarnez qui se retrouve propulsée ministre des Affaires européennes, un rêve pour celle qui a siégé presque 20 au Parlement européen.
Un mois à peine plus tard, ils sont contraints de démissionner après leur mise en cause de l'affaire des assistants parlementaires au Parlement européen.
De retour à l'Assemblée nationale, Marielle de Sarnez devient présidente de la prestigieuse commission des Affaires étrangères avant d'être emportée en quelques semaines à peine d'une leucémie fulgurante à 69 ans en janvier 2021.
C'est François Bayrou lui-même qui annonce alors sa mort. "Voici le jour en trop. Marielle, si talentueuse et si courageuse, Marielle de Sarnez vient de partir. Notre chagrin est immense", écrit-il alors sur X.
Pas une première
En 2024, quelques jours après avoir été relaxé dans le dossier des assistants parlementaires (le parquet a depuis fait appel NDLR), le centriste juge qu'elle a été "une victime de cette affaire".
"Le mécanisme de l’aggravation des leucémies, on ne le connaît pas (...) mais moi je sais quel calvaire" cette affaire "a représenté, et tous ses amis savent", avait expliqué le maire de Pau sur BFMTV.
En plein congrès du Modem au printemps dernier, François Bayrou avait déjà laissé transparaître son émotion en évoquant son nom à la tribune, des sanglots dans la voix avant de la citer à nouveau lors de son discours de politique générale en janvier.