Loi Travail: une motion de censure lancée sur Internet

Une nouvelle pétition citoyenne vient d'être mise en ligne ce jeudi avec pour but affiché de "censurer le gouvernement".

La riposte version 2.0 s'organise. Contre le recours à l'article 49.3 et dans le sillage de la motion de censure de gauche évitée de peu par le gouvernement, les initiateurs de la pétition "loi Travail non merci" (1,3 million de signatures) ont lancé ce jeudi sur Internet une "motion de censure citoyenne". Elle a déjà recueilli la signature de 150 personnalités telles que le comédien Philippe Torreton, la journaliste Rokhaya Diallo ou encore la chanteuse Juliette. Parmi les signataires, on compte aussi des syndicalistes, le collectif #OnVautMieuxQueCa ou encore François Ruffin, du mouvement Nuit debout.

Caroline de Haas en tête de cortège

"Le gouvernement n’a pas de majorité pour voter cette loi, ni dans le pays, ni à l’Assemblée. Il a décidé de passer en force, en utilisant une anomalie démocratique, l’article 49.3 de la Constitution. Ce gouvernement n’a plus la confiance des salarié.e.s. Il n’a plus notre confiance. En ajoutant mon nom à ce texte, je le censure", peut-on lire sur la page du site.

Cette initiative citoyenne est notamment chapeautée par la militante féministe Caroline de Haas qui avait d'ailleurs lancé la pétition contre la loi Travail. Dans Le Parisien, elle explique qu'à "chaque déni de démocratie du gouvernement, nous répondrons par une initiative citoyenne".

Son acolyte, le "designer de politique" Elliot Lepers, qui a aussi travaillé sur le projet, estime pour sa part qu'il est essentiel d'animer la mobilisation sur la loi contestée par des initiatives. "L'Assemblée nationale ne représente pas les citoyens. Il faut imaginer d'autres moyens pour que notre voix soit entendue. Et la pétition est l'un de ces moyens". Une pétition qui recueille l'adhésion d'environ 200 personnes toute les minutes.

Les actions citoyennes de plus en plus plébiscitées

Il faut dire que les initiatives citoyennes ont le vent en poupe. Ce levier d'action a récemment été utilisé pour dénoncer les violences faites aux femmes en politique. La pétition Violences sexuelles en politique : #levonslomerta" comptabilise presque 14.000 signatures. Ou encore celle favorable à la motion de censure de gauche, "Soutenez la motion de censure pour que le texte sur la loi Travail soit rejeté". Un nouveau moyen de dénonciation qui implique directement le citoyen et qui semble trouver un écho favorable dans la société, avec une réelle capacité à s'ériger en véritable contre-pouvoir.

Aurore Coulaud