Loi immigration: le gouvernement assure qu'il ne "réfléchit pas en fonction" du RN

La nouvelle loi immigration annoncée pour début 2025? Promis, il ne faut pas y voir le signe de la pression de l'extrême droite sur l'exécutif. "Le gouvernement ne réfléchit pas en fonction de la position prise (...) par Marine Le Pen ou les députés du Rassemblement national", a assuré sa porte-parole, Maud Bregeon, à l'issue du Conseil des ministres ce mardi 15 octobre.
La macroniste a ajouté: "On fait des propositions législatives parce qu'on estime qu'elles sont bonnes pour le pays et qu'elles répondent à des attentes sincères. Du reste, nous ne sommes pas tributaires des décisions de vote des uns et des autres"
Dans l'opposition, certains ont une autre analyse, à l'image d'Olivier Faure. "Quand Marine Le Pen tousse, tout le gouvernement s'enrhume", a jugé le porte-parole du Parti socialiste sur BFMTV dans la matinée.
"Ligne rouge"
La cheffe de file des députés du RN avait fait de l'absence d'une nouvelle loi sur le sujet une "ligne rouge", laissant planer la menace d'une motion de censure. Quant à Michel Barnier, il semblait jusqu'ici écarter l'idée d'un nouveau texte... avant de finalement changer de braquet. Désormais le parti à la flamme jubile.
"Plus rien ne peut se faire sans nous", s'est réjouit son président, Jordan Bardella, sur BFMTV lundi.
Le gouvernement est-il prêt à faire sans les voix du RN pour son texte? "La seule exigence que nous avons est (celle) de dialogue et de construction avec les groupes politiques qui à l'Assemblée comme au Sénat soutiennent aujourd'hui le Premier ministre Michel Barnier", a répondu Maud Bregeon.
Dans sa précédente loi en 2023, le gouvernement avait fait de ce point une ligne rouge. Ainsi, à l'issue du vote final, le camp présidentiel assurait ainsi que le texte aurait été adopté même sans les voix de l'extrême droite. Ce qui n'est pas tout à fait vrai, comme nous l'expliquions ici.
Reste que les suffrages lepennistes pourraient être déterminants alors qu'une partie des macronistes font savoir leurs réserves face à une nouvelle loi qui pourraient reprendre des mesures censurées dans la précédente et applaudies par la droite comme son extrême.