Laurent Fabius: "Pour endiguer le terrorisme, il faut faire tout ce qui est nécessaire"

C'est la rentrée de la diplomatie française. Inaugurant en ce début de semaine la 23e édition de "la semaine des ambassadeurs en France", Laurent Fabius était ce lundi soir l'invité de BFMTV.
Avant d'évoquer les lourds thèmes qui font l'actualité, le chef de la diplomatie française a voulu se montrer rassurant quant à son état de santé, à la suite de son bref malaise, survenu dimanche à Prague. "Ça va très bien, j'avais un bout de grippe et je n'ai pas voulu remettre à plus tard mon voyage officiel en République Tchèque, j'ai eu un petit coup de chaud pendant deux minutes. Ça arrive à tout le monde."
N'est-ce pas dû à la condition de ministre, lui a ainsi demandé Ruth Elkrief? "Il est certain qu'il faut être résistant, je dis souvent que je fais environ 40.000 kilomètres par mois mais ça va très bien, je pense que la diplomatie est bien tenue", a-t-il rétorqué.
Terrorisme: "La France n'est pas épargnée"
Près de huit mois après les attentats qui ont secoué la région parisienne en début d'année, et trois jours après l'attaque du Thalys, la France doit elle composer avec le terrorisme? "Si j'avais à résumer, le courage a évité un carnage, et je tiens à le saluer", a commenté Laurent Fabius en référence aux passagers américains qui ont réussi à neutraliser Ayoub El Khazzani, l'attaquant de vendredi soir.
"Mais la menace existe en France, comme dans tous les pays. Il faut à la fois que l'Etat, il le fait, face tout ce qu'il faut pour déjouer des réseaux, souvent internationaux, et en même temps il faut qu'il y ait une vigilance individuelle."
"Lorsqu'on a la possibilité d'endiguer le terrorisme, il faut faire tout ce qui est nécessaire", a encore ajouté le chef de la diplomatie française. "Il est très difficile de contrôler tous les passagers qui voyagent dans les trains, ça n'empêche pas qu'il y ait à la fois de la part de l'armée qui circule, de la police, des services, toutes les mesures qui permettent de faire peut aux terroristes et de déjouer un certain nombre d'attentats. Il faut agir", a-t-il poursuivi.
L'espace Schengen en question
De nouveau pointé du doigt par une partie de l'échiquier politique français, l'espace Schengen est de nouveau au coeur de nombreux débats depuis l'attaque de vendredi soir. Pas à juste titre, selon les dires de Laurent Fabius. "J’ai discuté de ça cet après-midi avec Bernard Cazeneuve (le ministre de l'Intérieur, ndlr). Il me disait: 'mais parfois on fait un contre-sens'. S’il n’y avait pas Schengen, il y a toute une série de contrôles qu’on ne pourrait pas avoir", a-t-il ainsi justifié.
"Il faut qu’il y ait une application de Schengen qui permette effectivement d’avoir ces contrôles", a encore ajouté le ministre des Affaires étrangères, qui craint un certain "paradoxe" si un jour la France "sortait de Schengen", car "ça nous laisserait démuni par rapport à ça".