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Gaza: Jean-Noël Barrot assure que la France est "déterminée" à reconnaître un État palestinien

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, le 12 mai 2025 à Pont-l'Evêque, dans le Calvados

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, le 12 mai 2025 à Pont-l'Evêque, dans le Calvados - Lou BENOIST

Emmanuel Macron a annoncé en avril dernier que la France pourrait reconnaître un État palestinien "en juin" à l'occasion d'une conférence de l'ONU. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a assuré ce vendredi 6 juin que la France était "déterminée" à aller dans ce sens.

La France est "déterminée" à reconnaître un État palestinien, mais ne le fera pas seule, assure le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot ce vendredi 6 juin sur RTL, alors qu'Emmanuel Macron a dit à plusieurs reprises ces derniers mois vouloir aller vers une reconnaissance de l'État palestinien.

"Nous sommes déterminés à le faire", assure le ministre, lorsqu'il est interrogé à ce sujet.

Une conférence de l'ONU se tiendra à New York du 17 au 20 juin. Elle sera coprésidée par la France et l'Arabie saoudite et doit permettre de relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien.

Jean-Noël Barrot déclare que la France veut "entraîner" avec elle "un certain nombre de pays, mais d'entraîner aussi toutes les parties prenantes et notamment l'autorité palestinienne, les pays arabes de la région à prendre des engagements pour retirer tous les obstacles sur le chemin de l'existence d'un État de Palestine", lors de cette conférence de l'ONU.

Pas de reconnaissance à simple "portée symbolique"

"Il y a une nécessité, c'est de traiter de la question du désarmement du Hamas. Parce qu'il n'y a pas d'avenir possible de paix et de stabilité pour Gaza et pour la Palestine sans en exclure le Hamas définitivement", précise le ministre.

À la question de savoir si la France serait prête à reconnaître la Palestine seule, sans soutien d'autres pays lors de la conférence à New York, Jean-Noël Barrot répond: "ce n'est pas dans cette optique que je me place".

"La France aurait pu prendre une décision à portée symbolique, ça n'est pas le choix que nous avons retenu parce que nous avons une responsabilité particulière, c'est la France, c'est un membre permanent du Conseil de sécurité", explique le ministre.

"Si nous (reconnaissons l'État palestinien), c'est pour changer les choses et faire en sorte que l'existence de cet État de Palestine devienne plus crédible", soutient-il.

Une "exigence politique" pour Macron

Le ministère des Affaires étrangères israélien avait accusé fin mai Emmanuel Macron d'être "en croisade contre l'État juif", fustigeant notamment la volonté de Paris de faire reconnaître un État palestinien.

"Au lieu de faire pression sur les terroristes jihadistes, Macron veut les récompenser en leur donnant un État palestinien. Il ne fait aucun doute que sa fête nationale sera le 7 octobre", avait-il lancé en référence au 7 octobre 2023, jour de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Emmanuel Macron avait déclaré que la reconnaissance d'un État palestinien n'était "pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique".

Le chef de l'État français n'a pas dit clairement s'il reconnaîtrait un État palestinien à l'occasion de la conférence de l'ONU à venir, mais a déjà énuméré les conditions pour une telle reconnaissance, évoquant la "libération des otages" détenus par le Hamas, la "démilitarisation" du mouvement islamiste palestinien, sa "non-participation" à la gouvernance de cet État, une "réforme de l'Autorité palestinienne", la reconnaissance, par le futur État, d'Israël et de "son droit à vivre en sécurité", et la "création d'une architecture de sécurité dans toute la région".

Juliette Desmonceaux