Estimant que "l'immigration n’est pas une chance", Retailleau "regrette" ne pas “pouvoir faire de référendum” sur le sujet

Bruno Retailleau à La Courneuve le 23 septembre 2024. - Dimitar DILKOFF / AFP
Tenant d'une ligne ferme en matière d'immigration, de sécurité ou de respect de la laïcité, Bruno Retailleau a succédé à Gérald Darmanin à Beauvau la semaine dernière. Lors de la passation de pouvoir, il a martelé sa priorité: "rétablir l'ordre, rétablir l'ordre et rétablir l'ordre". Ce qui passe pour lui par un contrôle de l'immigration.
Pour cela, l'ancien sénateur LR vendéen a estimé au micro de LCI ce dimanche 29 septembre qu'il faudrait "réviser la Constitution" à ce sujet, et en révisant la Constitution permettre "une extension du périmètre des champs sur lesquels on peut consulter par référendum".
“L’immigration est un des phénomènes qui a le plus bouleversé la société française depuis 50 ans sans que jamais les Français n’aient eu à se prononcer”, a noté Bruno Retailleau soulignant que "comme des millions de Français", il "pense que l'immigration n’est pas une chance".
"Violer une frontière, c'est violer la loi"
Le nouveau ministre de l'Intérieur a affirmé qu'il n'y aura de "maîtrise de l'immigration que s'il y a un plan d'ensemble", incluant les "pays de transit, dans lesquels, il pourrait y avoir une rétention", les "frontières européennes" et un changement de la "directive retour".
Bruno Retailleau a par ailleurs déclaré qu'il aimerait mettre en place "un délit de séjour irrégulier", qui donnerait notamment aux forces de l'ordre "des pouvoirs d'enquête".
"Il faut réaffirmer que violer une frontière, c'est violer la loi", a-t-il souligné.
Le ministre a aussi réitéré ses réserves concernant une "société multiculturelle", susceptible selon lui de basculer vers une "société multiraciste". "Je pense qu'une société multiculturelle comporte des risques de devenir aussi une société multiraciste. Je pèse mes mots", a lancé Bruno Retailleau.
Interrogé sur de précédents propos dans lesquels il jugeait qu'une "société multiculturelle" était une "impasse" et "conflictuelle", le nouveau ministre LR a répondu: "je le pense toujours".