BFMTV
Gouvernement

Délinquance: le gouvernement promet des chiffres plus fiables

Des policiers à Paris, le 28 janvier 2012.

Des policiers à Paris, le 28 janvier 2012. - Alexander Klein - AFP

Le gouvernement va publier mardi les premiers chiffres issus d'un nouvel outil statistique mis en place en septembre 2014, devant "garantir la sincérité" des chiffres de la délinquance du ministère de l'Intérieur.

Faire taire les polémiques récurrentes en renforçant la "fiabilité" des chiffres et en évitant les manipulations. C'est le but affiché du gouvernement, qui lance mardi un nouvel outil statistique de la délinquance, promis en 2012 par Manuel Valls.

Le Premier ministre en a confié les rênes à un inspecteur général de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), François Clanché, qui a présenté lundi à la presse sa méthodologie. Mardi, sur son site InterStats, seront publiés les premiers chiffres tirés de ce nouvel outil.

Données "significatives" dans neuf domaines

Les statisticiens du ministère de l'Intérieur ont décidé de ne retenir, a dit François Clanché, que les données leur paraissant "significatives" dans la délinquance.

Il a retenu "neuf domaines", parmi lesquelles les homicides, les vols (avec armes, violents sans armes, sans violence contre des personnes, de véhicules, dans des véhicules ou d'accessoires de véhicules), les coups et blessures volontaires. S'ajoutent les cambriolages dans les logements qui ont connu ces dernières années une envolée et contre lesquels le gouvernement a lancé un plan qui a fait baisser, selon lui, leur nombre.

En septembre 2014, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a installé place Beauvau le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) promis en 2012 par son prédécesseur Manuel Valls. Il s'agissait selon eux de mettre fin à la "politique du chiffre" qu'ils imputaient au précédent gouvernement de droite et aux "manipulations" des données de la délinquance. 

Le gouvernement socialiste était alors régulièrement attaqué sur son bilan par la droite à l'occasion de la publication officielle des chiffres. Il avait promis de "moderniser" la publication des chiffres toujours basée sur "l'état 4001", l'outil statistique très ancien classifiant les infractions en zones police et gendarmerie, sur plus d'une centaine d'agrégats, à partir des plaintes reçues. Bernard Cazeneuve avait décidé, pour la première fois, d'intégrer les chiffres "dans le champ labellisé de la statistique publique".

"Garantir la sincérité" des chiffres

Le SSMSI a pour mission de "garantir la sincérité" et la "fiabilité de la production des données statistiques" de son ministère comme ce qui est fait couramment pour celles de la dette publique de la France ou du chômage. La comparaison se fera mois après mois, et aussi année après année, a détaillé François Clanché, et seront analysées les tendances de ces phénomènes qui sont "saisonniers".

Le statisticien a insisté sur le fait que la "délinquance enregistrée" par policiers et gendarmes "n'est pas l'insécurité vécue". Il renvoie aux enquêtes de "victimisation" réalisées depuis 2007 auprès des Français - sur leur ressenti de la délinquance - par l'Insee et l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).

Il promet la "transparence" et "l'indépendance". Interrogé sur le fait que les viols par exemple n'ont pas été retenus dans cet outil et que de nombreux agrégats ont disparu, il a relevé que seules 5% des victimes portent réellement plainte pour les premiers. "On ne cache rien du tout", a-t-il assuré par avance en réponse à d'éventuelles critiques.

la rédaction avec AFP