Conflit Israël-Iran: Jean-Noël Barrot estime que le programme nucléaire iranien est une "menace pour Israël et l'Europe"

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot arrive à un dîner de travail au palais présidentiel de l'Élysée le 5 mai 2025. - Ludovic MARIN
Alors que l'armée israélienne bombarde des sites militaires et des sites nucléaires iraniens pour le troisième jour consécutif, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a qualifié ce dimanche 15 juin sur RTL de "menace" "le programme nucléaire iranien". Tant pour "Israël" qu'"au-delà pour la sécurité européenne".
"L'Iran est au seuil de pouvoir frapper Israël, des pays régionaux, voire le territoire national... L'Iran a refusé de respecter ses engagements", a-t-il affirmé
Le ministre pointe du doigt la "menace" que représente pour la France le "programme iranien de missiles inter-continentaux".
"Nous avons toujours dit que la voie de résolution, c'était d'abord la voie diplomatique", a abondé le chef de la diplomatie française estimant qu'il reste une place pour la négociation.
"Nous avons appelé les deux parties (Israël et l'Iran, NDLR) à la retenue. Ma priorité la sécurité de nos agents, de nos compatriotes, de nos partenaires", a-t-il abondé. "Nous sommes très concentrés sur notre seul objectif, la paix dans la région".
"Les moyens militaires français n'ont pas été mobilisés"
Si le ministre répète que la France "est indéfectiblement attachée à la défense d'Israël", il indique qu'à "ce stade", Paris n'a pas mobilisé ses moyens militaires pour aider Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.
"A ce stade, et étant donné la nature et la trajectoire des attaques iraniennes contre Israël, les moyens militaires français n'ont pas été mobilisés", a-t-il déclaré au micro de RTL. Le président Emmanuel Macron avait affirmé vendredi que la France pourrait participer "aux opérations de protection et de défense" d'Israël en cas de "représailles" menées par Téhéran aux frappes israéliennes sur son sol, si elle est "en situation de le faire".
Israël a lancé vendredi une campagne aérienne massive contre la République islamique en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires. L'Iran est soupçonné par les Occidentaux et par Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, de vouloir se doter de l'arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.
"L'Iran dispose aujourd'hui d'uranium enrichi à un niveau 40 fois supérieur à celui que nous avions fixé il y a dix ans (...) Le programme nucléaire iranien, tout le monde le sait, n'a pas de vocation civile uniquement. Il a une vocation très clairement militaire", a affirmé Jean-Noël Barrot.
"L'Iran a dissimulé ses capacités nucléaires à l'Agence (internationale à l'énergie atomique). L'Agence a publié un rapport il y a une semaine qui le démontre", a-t-il ajouté.
L'Iran a riposté aux frappes israéliennes. "Si l'agression cesse, notre riposte cessera naturellement aussi", a déclaré ce dimanche le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi devant des diplomates étrangers à Téhéran.
Des victimes civiles sont à déplorer dans les deux pays. En Israël, les salves de missiles tirées par l'Iran samedi soir et dimanche avant l'aube ont fait 10 morts et plus de 200 blessés selon les secours et la police. Au total, 13 personnes sont mortes dans l'État hébreu depuis vendredi. Le représentant iranien à l'ONU, Amir Saeid Iravani, avait fait état vendredi de 78 morts en Iran. Depuis, les autorités n'ont pas fourni de bilan total des victimes.