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Gouvernement

Choix d'un Premier ministre: Faure et Tondelier ne reprendront pas les consultations avec Macron à l'Élysée

Marine Tondelier et Olivier Faure, le 12 octobre 2023 à l'Élysée. Photo d'illustration

Marine Tondelier et Olivier Faure, le 12 octobre 2023 à l'Élysée. Photo d'illustration - LUDOVIC MARIN / AFP

Le socialiste Olivier Faure et l'écologiste Marine Tondelier, unis au sein du Nouveau Front populaire, ont confirmé ce mardi 27 août qu'ils n'iront pas à l'Élysée pour la suite des consultations avec Emmanuel Macron face au refus de ce dernier de nommer un gouvernement d'union de la gauche.

"Je refuse de me porter complice d'une parodie de démocratie". Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, a confirmé ce mardi 27 août sur France 2 qu'il ne se rendra pas à l'Élysée pour les nouvelles consultations voulues ce même jour par Emmanuel Macron pour nommer le prochain locataire de Matignon. Tout comme la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier.

Pour Olivier Faure, le président de la République, en annonçant refuser ce lundi de nommer un gouvernement d'union de la gauche, -pourtant arrivée en tête aux élections législatives- "va continuer de faire avec les mêmes". "Comment peut-on en arriver à un tel déni démocratique?", a-t-il questionné.

"Il est garant des institutions, il n'est pas garant de sa propre stabilité. Il va falloir qu’il réalise qu’il est en train de semer le chaos", a-t-il tancé en brandissant la menace d'une motion de censure.

"Nous censurerons toute prolongation du macronisme", a-t-il promis. Avant d'ajouter: "Il n'est pas imaginable, alors que trois tours de scrutin européen et législatif ont confirmé le souhait des Français d'un changement, que nous soyons, demain, ceux qui permettent au pouvoir actuel de se prolonger".

"Dérive illibérale"

Marine Tondelier a quant à elle estimé sur France info que le Nouveau Front populaire "est en train de se faire voler cette élection" et que l'on "nage en pleine dérive illibérale". "Si un président d'extrême droite faisait exactement la même chose, tous les observateurs hurleraient au scandale", a-t-elle affirmé.

Dans un communiqué publié ce lundi, Emmanuel Macron a tendu la main au PS, au PCF et aux Écologistes, cherchant à les dissocier de La France insoumise. Ces partis "n'ont à ce stade pas proposé de chemin pour coopérer avec les autres forces politiques. Il leur appartient de le faire", a-t-il écrit.

Olivier Faure, parlant d'un "communiqué proprement lunaire" et "hallucinant" a contre-attaqué sur France 2: "Vous demandez aux socialistes d'être les supplétifs du macronisme finissant. La réponse pour moi elle est simple et claire: c'est non".

La candidate du NFP au poste de Premier ministre, Lucie Castets, éconduit par Emmanuel Macron, a déclaré sur France inter que "la démocratie ne signifie rien aux yeux du président".

"On est face à un président de la République qui veut à la fois être président de la République, Premier ministre et chef de parti", a dénoncé la haute-fonctionnaire.

Outre la gauche unie dans la coalition du Nouveau Front populaire qui a annoncé ne pas reprendre les discussions à l'Élysée ce mardi, d'autres n'ont pas été invités par le président. Il s'agit de l'extrême droite, représentée par le Rassemblement national et Éric Ciotti et de La France insoumise.

Il resterait ainsi le groupe indépendant Liot, les ex-Républicains, les responsables de l'ex-majorité présidentielle et les présidents des deux chambres du Parlement. Ainsi que des "personnalités se distinguant par l'expérience du service de l'État et de la République", évoquées par Emmanuel Macron.

Juliette Brossault