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"Ce n'est pas acceptable": la France "condamne fermement" le plan d'Israël de "conquête" de Gaza

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, le 19 novembre 2024 à Varsovie en Pologne. Photo d'illustration

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, le 19 novembre 2024 à Varsovie en Pologne. Photo d'illustration - Wojtek RADWANSKI / AFP

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a "fermement condamné" ce mardi 6 mai le plan de "conquête" de la bande de Gaza du cabinet de guerre israélien qu'il juge "contraire au droit international".

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a "fermement condamné", ce mardi 6 mai, le plan de "conquête" de la bande de Gaza prévu par le gouvernement israélien.

"C'est une condamnation très ferme parce que c'est contraire au droit international", a-t-il déclaré au micro de RTL.

Le cabinet de guerre israélien a approuvé lundi un plan prévoyant "la conquête de la bande de Gaza et le contrôle des territoires" saisis, selon une source officielle. Cette extension des opérations militaires nécessitera "le déplacement de la plupart de la population de la bande de Gaza" hors des zones de combat a précisé le général de brigade Effi Defrin, porte-parole de l'armée israélienne.

Jean-Noël Barrot a répété que "l'urgence, c'est le cessez-le-feu" mais aussi "l'accès sans entrave de l'aide humanitaire massivement" à la bande de Gaza alors que le "risque de famine est réel".

"Et puis, c'est la libération des otages du Hamas évidemment", a-t-il ajouté pointant du doigt la "responsabilité extrêmement lourde" du mouvement islamiste palestinien.

Un appel à respecter "le droit de la guerre"

"Même s'il y a la guerre, on respecte un certain nombre de règles. On ne s'attaque pas aux civils, on ne s'en prend pas aux travailleurs humanitaires, on veille à ce que l'aide humanitaire puisse toujours parvenir aux populations qui en ont besoin", a énumèré le ministre.

Il a appelé à "redonner des couleurs à ce que longtemps a été l'objet d'un respect strict de la part de la communauté internationale": "le droit de la guerre", "la protection des plus vulnérables sur les théâtres des conflits".

Si le chef de la diplomatie française a déclaré qu'il "ne fallait pas sous-estimer le traumatisme très profond" provoqué par l'attaque sans précédent du 7-Octobre du Hamas contre Israël, il a estimé que "ce n'est pas faire offense au peuple israélien que de dire que ce gouvernement est en infraction manifeste avec le droit international".

La bande de Gaza, dont la quasi-totalité des habitants ont déjà été déplacés à plusieurs reprises depuis le début de la guerre, est soumise à un blocus hermétique par Israël depuis le 2 mars. Les Nations unies ne cessent d'alerter sur la catastrophe humanitaire et le risque de famine auxquels sont exposés les quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza. Lundi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "alarmé" par le plan israélien.

La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 52.567 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.

Juliette Brossault