"Des jeunes gens déchiquetés": au moins 29 morts à Gaza dans des frappes israéliennes

Des bâtiments détruits dans la bande de Gaza le 18 mars 2025. - Menahem KAHANA / AFP
La Défense civile de Gaza a fait état jeudi 1er mai d'au moins 29 personnes tuées depuis la nuit dans des bombardements israéliens sur le territoire palestinien, où Israël bloque toute entrée d'aide humanitaire depuis près de deux mois.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pour sa part déclaré que l'"objectif suprême" de l'armée dans la bande de Gaza était de vaincre le Hamas.
L'armée israélienne a mis fin le 18 mars à deux mois de trêve avec le mouvement islamiste palestinien et repris son offensive à Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien.
"Nous sommes fatigués, assez!"
Depuis la nuit, huit personnes ont été tuées dans une frappe aérienne israélienne sur la maison de la famille Abou Sahloul dans le camp de réfugiés de Khan Younès, dans le sud du territoire, a indiqué un responsable de la Défense civile, Mohammed al-Moughayer.
Quatre autres personnes ont succombé à un bombardement aérien dans le quartier Al-Tuffah de la ville de Gaza (nord), a-t-il ajouté.
Au moins 17 autres personnes ont été tuées dans d'autres attaques à travers le territoire, dont l'une a touché une tente pour personnes déplacées dans la ville de Deir el-Balah (centre), selon la Défense civile.
"Nous avons trouvé toutes ces maisons détruites, des enfants, des femmes et des jeunes gens déchiquetés par les bombardements (...) Nous sommes fatigués, assez!", a déclaré Ahmed Abou Zarqa après la frappe meurtrière à Khan Younès. "Nous préférons mourir plutôt que de vivre ce genre de vie".
Des images de l'AFP montrent des Palestiniens fouillant les décombres des bâtiments détruits à la recherche de corps, qui ont été extraits et emmenés sur des brancards.
À l'hôpital Nasser de Khan Younès, des secouristes sortent un enfant, blessé et hurlant, d'une ambulance.
"Qu'ont fait de mal les enfants ? Qu'avons-nous fait de mal ? Ça suffit. Qu'ils nous larguent une bombe nucléaire", a déclaré Ghada Abou Sahloul en pleurant la mort d'un proche
Plus de 50.000 morts à Gaza
Dans son dernier bilan, le ministère de la Santé du Hamas à Gaza recense au moins 2.326 personnes tuées depuis le 18 mars, ce qui porte à 52.418 le nombre total de morts dans le territoire palestinien dévasté en près de 19 mois de guerre.
L'attaque du Hamas du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.
Parmi les 251 personnes enlevées ce jour là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 mortes, selon l'armée israélienne.
Israël affirme avoir repris son offensive - après avoir bloqué toute entrée d'aide humanitaire à Gaza le 2 mars - officiellement pour forcer le Hamas à libérer ces captifs.
"Nous voulons ramener à la maison les vivants et les morts, c'est une mission très importante", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une cérémonie à Jérusalem pour commémorer la proclamation de l'indépendance d'Israël en 1948.
"Mais en temps de guerre, il n'y a qu'un seul objectif suprême: la victoire sur nos ennemis, et nous y parviendrons", a ajouté le Premier ministre, qui a juré après l'attaque du 7 octobre "d'anéantir" le Hamas.
L'ONU dénonce une "catastrophe humanitaire"
Israël est confronté à des critiques internationales croissantes pour le blocage d'une aide vitale pour les Gazaouis, qui plonge le territoire dans une "catastrophe humanitaire" selon l'ONU.
Ce qui se passe à Gaza est "une abomination", a dénoncé jeudi Mike Ryan, le directeur général adjoint de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a dit sa colère face à l'inaction pour venir au secours de la population.
"(...) si nous n'agissons pas, nous serons complices de ce qui se passe sous nos yeux", a-t-il insisté. Vendredi marquera deux mois de blocus total de la bande de Gaza par l'armée israélienne.