Budget 2026: Bayrou envisage de s'attaquer aux postes "en doublon" dans l'administration

"Refonder l'action publique" via "une véritable remise à plat des missions et des budgets de nos administrations": c'est l'une des pistes avancées par François Bayrou ce mardi 15 avril pour redresser les comptes publics en vue du budget 2026.
Le Premier ministre pourrait notamment s'attaquer aux doublons dans l'administration publique, ces postes auxquels des employés effectuent la même tâche. Dans le domaine de la santé par exemple, 85.000 personnes sont employées par le ministère de la Santé et la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM).
Le premier emploie 13.000 personnes, dont 8.000 sont dans les Agences régionales de santé, quand le deuxième emploie 72.000 personnes dont 70.000 dans les caisses départementales, selon les chiffres de la fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap). Le tout pour un coût total de 4 milliards d'euros par an.
"Il n'y a pas de gras manifeste à aller chercher"
Pour la directrice de la fondation Ifrap, des économies sont possibles. "Les CAF, les CPAM, la maladie, la famille, tout ça est extrêmement enchevetré avec des compétences qui sont partagées et finalement personne ne gère vraiment tout seul une seule politique publique. Ca coûte 70 milliards de plus, rien que pour produire les services publics", explique Agnès Verdier-Molinié.
Malgré cette situation, il est difficile d'aller couper dans les effectifs de l'administration pour l'économiste Jeacques Rigaudiat. "La réalité des besoins ne dégage pas spontanément du trop où on pourrait toucher ici et récupérer un peu d'argent (...) il n'y a pas de gras manifeste à aller chercher" explique ce membre de l'association des Économistes attérés et conseiller maitre à la Cour des comptes.
En plus de la refondation de l'action publique, François Bayrou a décliné mardi trois autres orientations pour redresser les comptes publics: l'indépendance en matière de sécurité et de défense avec un effort européen partagé, le refus du surendettement pour que le déficit revienne sous les 3%, et la vitalité économique de la France afin que le pays soit "une terre attractive" grâce au chantier de la simplification entre autres.
Des "orientations et des solutions" doivent être proposées "avant le 14 juillet", avec en ligne de mire les futures discussions sur le Budget 2026.