Bains de foule, dîner... Macron mouille la chemise pour Ferrand
Un soutien muet. Au micro de BFMTV mercredi après-midi, Emmanuel Macron annonce la couleur lors de sa visite des chantiers navals de Saint-Nazaire. Pas question pour lui de s’exprimer à nouveau sur le "cas" Richard Ferrand, son ministre empêtré dans des révélations de presse sur de possibles conflits d’intérêt:
"Je ne ferai pas de commentaires sur d’autre chose que ce sur quoi je viens aujourd’hui".
Le président de la République souhaite s’en tenir à ses propos prononcés quelques heures plus tôt en Conseil des ministres. Il y avait défendu Richard Ferrand en appelant à distinguer le temps médiatique et le temps judiciaire.
Il lui maintient sa "confiance"
"Les choses ne vont pas forcément bien quand la presse devient juge", avait-il estimé, selon le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner. Manière de rappeler que le ministre de la Cohésion des territoires ne fait pour l’instant l’objet d’aucune procédure.
Malgré cette économie de mots, Emmanuel Macron multiplie les signes d’amitié en direction du secrétaire général d’En Marche!, candidat à sa réélection aux législatives dans le Finistère.
Lundi, il l’avait reçu à l’Elysée pour lui témoigner sa "confiance", comme le révélait alors BFMTV. Et mercredi soir, le chef de l’Etat et son fidèle bras-droit pendant la campagne ont pris un long bain de foule à Vannes, avant de s’engouffrer dans la préfecture du Morbihan.
Macron botte en touche
Les deux hommes y ont dîné en compagnie de Jean-Yves Le Drian, autre régional de l’étape et de responsables politiques locaux. Interrogé à la sortie par BFMTV sur l’invitation faite à Richard Ferrand (qui s’est éclipsé avant la fin de la soirée) Emmanuel Macron a botté en touche.
Le locataire de l’Elysée s’est contenté de justifier la présence "des membres du gouvernement qui sont de Bretagne", comme pour couper court à l’idée d’un traitement particulier pour son ministre.
Appels à la démission
Pas sûr que ces subtiles marques de soutien suffisent toutefois à éteindre la polémique politique.
Après le patron du PS lundi, François Baroin a jugé à son tour mercredi que Richard Ferrand devrait démissionner. "Je peux croire à la sincérité de notre présent", mais "je ne comprends pas pourquoi il ne prend pas les décisions qui conviennent, dans l’intérêt même de son ministre", a asséné le chef de file de LR pour les législatives lors d’un meeting à Caen.