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Gouvernement

Ayrault aux députés PS : "le reste du monde nous regarde"

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Le Premier ministre doit faire, mardi, une déclaration devant les députés, qui planchent sur la délicate question de la ratification du traité budgétaire européen.

Jean-Marc Ayrault lance mardi après-midi, par une déclaration à l'Assemblée nationale, une délicate séquence parlementaire sur la ratification et la mise en oeuvre du traité budgétaire européen, en faveur desquelles le gouvernement espère réunir une majorité de gauche.

Après la séance des questions au gouvernement, le Premier ministre français prononcera durant une trentaine de minutes une "déclaration sur les nouvelles perspectives européennes". S'ouvriront ensuite les débats à l'Assemblée en vue de la ratification du traité. Le Sénat sera saisi la semaine prochaine.

Mardi matin, Jean-Marc Ayrault a donné le ton avant la réunion du groupe socialiste à l'Assemblée. "Le reste du monde nous regarde, l'Asie, l'Amérique, l'Afrique" qui "disent : que fait l'Europe ?", a lancé le chef du gouvernement, pour qui "les peuples européens attendent que leurs directions soient à la hauteur".

Pour lui, ratifier le traité revient à "sauver l'euro" et mettre la monnaie européenne "au service d'un rebond ambitieux de l'Europe", pour "la croissance, l'emploi mais aussi pour inventer de nouvelles filières industrielles".

"Le reste du monde nous regarde"

L'Assemblée nationale et le Sénat doivent ratifier d'ici la fin octobre ce traité qui oblige les 25 Etats signataires à ne pas dépasser, à moyen terme, un déficit "structurel", c'est-à-dire compte non tenu des aléas de la conjoncture, égal à 0,5% du PIB (Produit intérieur brut).

Les deux chambres du Parlement doivent aussi voter la loi organique qui fixe les modalités d'application de ce pacte européen.

La ratification ne devrait pas poser de problème. L'opposition de droite votera en effet à quelques exceptions près en faveur d'un traité signé le 1er mars par Nicolas Sarkozy.

L'ex-président Valéry Giscard d'Estaing a ainsi relevé sur Europe 1 que le texte européen était identique à celui qu'avait négocié la précédente majorité.

"Grand rendez-vous"

Toute la question est de savoir si l'exécutif, qui a renoncé à soumettre au vote la déclaration du Premier ministre, aura besoin des voix de la droite pour adopter ce traité et ne pas manquer ce que Matignon décrit comme un "grand rendez-vous" du quinquennat de François Hollande.

Dans l'entourage du Premier ministre, on juge "atteignable" une majorité en faveur du traité sans renforts de droite. Mais "si on avait des défections massives (à gauche), ce serait problématique", reconnaît-on.

"Des choux et des carottes""

Sur les 297 députés PS et apparentés, treize socialistes ont voté contre et deux se sont abstenus mardi matin lors d'un vote au sein du groupe PS.

Quant aux quinze membres du groupe RRDP (Radical, républicain, démocrate et progressistes), ils ont annoncé leur intention de voter pour.

Ainsi, malgré l'hostilité du Front de gauche et apparentés (15 députés) et des écologistes (17), les voix de gauche favorables au traité devraient dépasser le seuil de la majorité absolue des suffrages exprimés (289 sur 577). Mais ce seuil sera vraisemblablement plus bas en raison des abstentions.

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