Affaire Bétharram: Élisabeth Borne estime que "l'État n'a pas été au rendez-vous"

Élisabeth Borne estime ce vendredi 21 février sur BFMTV-RMC que "l'État n'a pas été au rendez-vous" face aux violences physiques et sexuelles commises au sein de l'établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, entre les année 1960 et 2011, une affaire qui fragilise le Premier ministre François Bayrou.
"C’est difficile de comprendre comment on n’a pas réagi plus tôt. C’est pour cela qu’il faut que l’on agisse en renforçant les contrôles" et "pour que la parole se libère", déclare la ministre de l'Éducation nationale.
L'ancienne Première ministre défend un renforcement de "la politique de contrôle" des établissements privés sous contrat. Et promet de contrôler "40%" de ces structures "dans les 24 mois", après avoir "demandé aux recteurs" d'agir en ce sens, "sur la base d'un guide qui leur a été donné".
"On peut très bien faire aussi des inspections inopinées"
Questionnée sur le fait que ces contrôles sont annoncés par avance, Élisabeth Borne répond: "Quand on est dans un établissement privé sous contrat, on doit contrôler notamment l’utilisation des financements. Donc, on demande à l’établissement de se préparer pour fournir toutes les pièces."
L'efficacité de ces inspections pose question au moment où l'ancien inspecteur, auteur d'un rapport en 1996 qui avait réhabilité Notre-Dame-de-Bétharram, a jugé que ce document administratif "ne tient pas la route actuellement".
Élisabeth Borne juge que l'"on peut très bien faire aussi des inspections inopinées". Pour autant, les contrôles doivent "aller de pair aussi avec une culture à développer pour que si un personnel de l’établissement voit quelque chose il fasse un signalement au procureur." "Ça doit aller de pair aussi avec le fait que les enfants puissent se rendre compte quand ils subissent des traitements qui ne sont pas normaux", ajoute-t-elle.
Notre-Dame-de-Bétharram doit faire l'objet d'une inspection académique le 17 mars. L'établissement est au cœur d'une vaste enquête sur des violences, agressions sexuelles et viols sur des enfants commis pendant des décennies. Au total, le collectif de victimes de Bétharram a recensé 132 plaintes. Mercredi, trois hommes ont été placés en garde à vue pour des faits présumés s'étalant "entre 1957 et 2004".
Le scandale touche François Bayrou, ministre de l'Éducation nationale à l'époque de certains des faits incriminés. Plusieurs de ses enfants ont été scolarisés dans cet établissement catholique où son épouse, Élisabeth Bayrou, a enseigné le catéchisme.
Le chef du gouvernement est mis en cause depuis début février par plusieurs témoignages affirmant qu'il était au courant de premières accusations entourant l'établissement dans les années 1990, ce qu'il dément.