Accusé dans un livre de monnayer ses services au Qatar, Jean-Marie Le Guen va porter plainte

Jean-Marie Le Guen quitte l'Elysée le 19 octobre 2016, après le conseil des ministres. - Alain Jocard - AFP
Jean-Marie Le Guen n'a pas apprécié la violente charge relatée dans le livre Nos très chers émirs, de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, dont les bonnes feuilles paraissent dans Le Point ce jeudi. Un livre qui relate les relations parfois troubles entre responsables politiques français et diplomates qatariens. Jean-Marie Le Guen, dont le nom est cité, à plusieurs reprises, accuse les journalistes de diffamation et veut porter plainte contre eux, comme il l'annonce sur Twitter.
Créer une agence de communication
Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement proteste contre l'information rapportée par les journalistes, selon laquelle il aurait insisté à plusieurs reprises pour que l'ambassadeur de Doha à Paris ouvre une agence de communication, destinée à "gérer" les déclarations de certains hommes politiques.
Il aurait même indiqué à des officiels être en mesure de "bloquer les questions au gouvernement sur le Qatar, ou au contraire les alimenter". Pour cette agence de communication, dont la création aurait été pilotée par un proche de Jean-Marie Le Guen, ce dernier aurait récupéré 10 000 euros par mois, selon Christian Chesnot et Georges Malbrunot.
"Je vous protégerai à l'Assemblée et au Sénat"
Face aux demandes répétées du secrétaire d'Etat, les diplomates qatariens, embarrassés, répondent poliment par la négative. "Nous, on ne procède pas comme cela", affirme l'un d'eux. "Mais avec cette agence de communication, je vous protégerai à l'Assemblée et au Sénat", aurait insisté Jean-Marie Le Guen.
Le secrétaire d'Etat n'est pas le seul dont le nom est cité dans l'enquête. Nicolas Bays, député PS et vice-président du groupe d'amitié France-Qatar à l'Assemblée, a également annoncé sur son site qu'il démentait formellement les affirmations concernant une prétendue demande émanant de sa part à l'ambassadeur, pour une invitation dans un hôtel de Doha. Nathalie Goulet, sénatrice centriste, ainsi que Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris, ont elles aussi démenti les informations sur leur compte.