Gare du Nord: le secrétaire d'Etat aux Transports s'étonne du "rétropédalage" de la mairie

La gare du Nord - AFP
Le secrétaire d'Etat aux transports Jean-Baptiste Djebbari s'est étonné jeudi du "rétropédalage de la ville de Paris", qui s'oppose au projet de rénovation de la gare du Nord, dénonçant un "jeu politique" à quelques mois des élections municipales.
"Le projet de rénovation de la Gare du Nord a été débattu en profondeur et validé en Conseil de Paris en juillet dernier", a détaillé le secrétaire d'Etat dans un message à l'AFP, "il n'y aura pas plus d'espaces commerciaux que dans la Gare d'Austerlitz, les accès réservés aux bus et aux vélos vont être renforcés, les parcours au sein de la gare seront améliorés".
Mardi, Jean-Louis Missika, adjoint à l'urbanisme de la maire de Paris Anne Hidalgo et Alexandra Cordebard, maire du Xe arrondissement, avaient publié une tribune dans Le Monde, déclarant que "la Ville de Paris ne sera(it) pas aux côtés de la SNCF pour défendre le projet commercial".
Tout en reconnaissant que la transformation de cette gare, la première d'Europe en trafic, était "essentielle" en vue des Jeux olympiques de 2024, les deux élus socialistes estimaient que le projet retenu par la SNCF laissait une part trop importante aux commerces. "La dimension commerciale ne doit pas prendre le dessus sur les services rendus aux usagers", avaient-ils asséné.
Un projet "nécessaire" selon Djebarri
Ils reprenaient notamment les arguments d'un collectif d'une vingtaine d'urbanistes dont Jean Nouvel et Roland Castro qui avaient critiqué début septembre un projet "inacceptable" qualifié de "grave erreur urbaine". La ville soutenait pourtant jusqu'ici le projet.
"A peine deux mois après la validation du projet en son propre Conseil, ce rétropédalage de la ville de Paris est pour le moins étonnant", a déclaré Jean-Baptiste Djebarri à l'AFP.
"Ce projet de rénovation et d'amélioration de la gare du Nord est nécessaire pour des centaines de milliers de franciliens et les touristes qui l'utilisent au quotidien", a-t-il plaidé, "il ne doit pas être pris à partie d'un jeu politique, à quelques mois des échéances municipales".