"Gardons-nous de manipuler l'histoire": la réponse de Macron à Zemmour avant de se rendre à Vichy

"Gardons-nous de manipuler l'histoire." Invité au micro de France Bleu Pays d'Auvergne ce mercredi matin avant de se rendre à Vichy, Emmanuel Macron a expliqué qu'il voulait regarder "l'avenir" avec les habitants de Vichy, même si cette ville renvoyait "également à une histoire".
Et, selon le chef de l'État, "cette histoire nous l'avons vécue, elle est écrite par les historiennes et les historiens et c'est une bonne chose de s'y tenir". "Gardons-nous de la manipuler, de l'agiter, de la revoir", a-t-il déclaré, en référence, sans le citer, au candidat d'extrême droite à la présidentielle, Éric Zemmour.
Il répondait aussi à la polémique sur l'appellation "régime de Vichy" pour désigner le régime du maréchal Pétain qui gouverna la France, depuis Vichy, entre 1940 et 1944 et que le maire de la ville, Frédéric Aguilera, souhaite voir disparaître.
"L'histoire, nous gagnons à la respecter"
"Vichy a protégé les Juifs français et donné les Juifs étrangers. C'est facile de dire, cinquante ans après, que la France est coupable. La France n'est pas coupable, c'est l'Allemagne qui est coupable," avait affirmé Éric Zemmour fin septembre, provoquant un tollé.
"L'histoire, nous gagnons à la respecter à l'apprendre, permettre aux historiennes et historiens sur la base de traces et de documents, de construire une vérité historiographique", a lancé Emmanuel Macron.
Recueillement dans l'après-midi
"Honorons celles et ceux qui se sont battus pour que nous puissions être un peuple libre. Et saluons le courage de ces 80 parlementaires, qui à Vichy se sont opposés à ce qui était l'esprit de défaite, et ont dit non", a ajouté le président de la République.
Dans l'après-midi, le chef de l'État doit aussi se recueillir devant la stèle en mémoire des déportés de Vichy. La ville est généralement boudée par les présidents, qui redoutent d'être associés à son passé. Seuls Valérie Giscard-d'Estaing y avait fait une visite furtive en 1979 et Charles de Gaulle un discours, en 1959.