"Tu ruines, tu dégages": Sébastien Chenu répond à Gabriel Attal après ses propos sur Marine Le Pen

Escalade verbale entre le Rassemblement national et Renaissance. Vice-président du RN, Sébastien Chenu répond ce lundi 7 avril sur BFMTV-RMC à Gabriel Attal, qui a ciblé Marine Le Pen lors d'un meeting dimanche, une semaine après la condamnation en première instance de la leader d'extrême droite pour détournement de fonds publics.
Au patron de Renaissance qui s'est fendu d'un "tu voles, tu payes", en reprenant le sens d'une formule employée à ses débuts comme Premier ministre, Sébastien Chenu réplique: "Tu ruines, tu payes". Référence du député du Nord au bilan des gouvernements sous Emmanuel Macron, qu'il attaque largement.
"La crise de l'agriculture ce n'est pas Marine Le Pen, la crise migratoire ce n'est pas Marine Le Pen, la crise de la dette ce n'est pas Marine Le Pen: c'est l'œuvre de tous ces gouvernements. C'est le message que j'ai envie de dire à Gabriel Attal", charge-t-il.
"Monsieur Attal est prêt à tout pour exister"
Quelques minutes plus tôt, le président du parti, Jordan Bardella, s'est occupé de la première salve au micro de RTL. "Monsieur Attal est prêt à tout pour exister, y compris à raconter n’importe quoi", a-t-il taclé, avant de développer:
"Je vais lui rappeler que dans un État de droit, la présomption d’innocence, lorsque l’on fait appel, est un principe fondamental qui garantit à tout justiciable un droit de recours et une possibilité d’être rejugé dans des conditions de remise à zéro du procès."
Lundi dernier, le tribunal de Paris a condamné Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans, à quatre ans de prison dont deux ferme aménagés sous bracelet et à une amende de 100.000 euros pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires du Front national.
Le tribunal de Paris a considéré qu'il y avait bien eu un "système" entre 2004 et 2016 pour faire faire des "économies" au RN en payant avec l'argent du Parlement européen des assistants d'eurodéputés travaillant pour le parti. Vingt-trois autres personnes ont été condamnées, ainsi que le FN devenu RN.
"Attaquer nos juges"
Depuis, Marine Le Pen a fait appel et la cour d'appel a indiqué son intention d'examiner le dossier de manière à "rendre une décision à l'été 2026", soit bien avant la présidentielle de 2027, même si rien ne dit que le jugement sera plus clément.
La semaine dernière, la leader du RN et les cadres de sa formation se sont violemment attaqué à la justice en l'accusant d'avoir pris une "décision politique". Un discours dénoncé par Gabriel Attal lors d'un meeting dimanche à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Alors que le RN avait appelé à un rassemblement place Vauban à Paris, le patron du parti présidentiel a jugé que l'extrême droite se réunissait "pour attaquer nos juges, nos institutions".
Marine Le Pen, elle, a poursuivi sa stratégie, se disant victime d'une "chasse aux sorcières" et promettant qu'elle ne "lâcher(a) rien" devant les militants du parti d'extrême droite.