Russie: Jordan Bardella évoque "une menace multidimensionnelle pour la France"

Le président du RN, Jordan Bardella, le 27 janvier 2025 à la Maison de la Chimie - Bertrand GUAY / AFP
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a reconnu ce lundi 10 mars que la Russie constituait "une menace multidimensionnelle pour la France" et l'Europe, nuançant la position affichée par Marine Le Pen, mais s'oppose à "une guerre larvée" avec "une puissance nucléaire".
"La Russie est évidemment une menace aujourd'hui multidimensionnelle pour la France et pour les intérêts européens", a déclaré le responsable d'extrême-droite sur France Inter, citant notamment les ingérences russes "tout au long de la campagne électorale" et la situation "en mer Noire où des bâtiments de l'armée française sont régulièrement mis en joue".
"Mettre tous les Occidentaux autour de la table"
"La question fondamentale qu'on doit se poser, c'est est-ce que la Russie menace les intérêts français au point de se retrouver dans une situation de face à face et de guerre avec une puissance qui est une puissance nucléaire?", s'est-il interrogé.
"Je défends la souveraineté territoriale de l'Ukraine mais je crois que l'avenir de la France et de l'Europe ne peut passer dans une guerre larvée avec une puissance qui est une puissance nucléaire", a argumenté l'eurodéputé frontiste, rappelant que la Russie était "le plus grand pays du monde et qui se retrouve dans une alliance renforcée depuis trois ans avec le pays le plus peuplé du monde, la Chine".
"Si au bout de trois ans, la Russie a du mal à avancer en Ukraine, il y a peu de chances pour qu'elle ambitionne de venir jusqu'à Paris", avait ironisé vendredi Marine Le Pen, pour qui "le fondamentalisme islamiste reste la première des menaces" dans l'hexagone.
Pour parvenir à la paix, Jordan Bardella a défendu l'impératif de "mettre d'abord" les Occidentaux "autour de la table". "On ne peut pas arriver devant une puissance qui conteste des intérêts français et des intérêts occidentaux si les Occidentaux eux-mêmes ne sont pas unis", a-t-il estimé, soutenant la position de la Première ministre italienne Giorgia Meloni qui presse les Européens de rester alliés des États-Unis de Donald Trump.
Il a donc comme elle réclamé la réunion d'un "sommet" pour "mettre tous les Occidentaux autour de la table" et "déterminer de potentielles conditions de paix qui seraient des conditions avec lesquelles nous irions voir la Russie".
Il a rappelé "une différence d'approche" avec les Américains, concernant les "20% de territoires amputés à l'Ukraine". "On ne peut pas, avant même d'avoir débuté les négociations, considérer que les 20% de territoires qui ont été gagnés par la Russie resteront à la Russie", a-t-il jugé.