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Poutine, Trump... Valls s'en prend aux responsables français "qui s'accommodent de la puissance, de la violence"

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Le ministre des Outre-mer cible les déclarations de l'ancien Premier ministre François Fillon sur la guerre en Ukraine, mais aussi celles du RN et de LFI.

Face à la "menace existentielle" russe, mais aussi "la remise en cause de l'ordre international" qu'implique le retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, Manuel Valls juge ce lundi 10 mars sur BFMTV-RMC qu'une partie de la classe politique française n'est pas à la hauteur. Le ministre des Outre-mer s'en prend à "ceux qui s'accommodent de la puissance, de la violence, de la remise en cause de l'État de droit."

"Il y a toujours eu une fascination vis-à-vis de la Russie (...) Il y a une fascination par rapport à la puissance, à la brutalité. Les mêmes qui sont fascinés par Vladimir Poutine le sont aujourd'hui par Donald Trump", juge-t-il.

Manuel Valls critique d'abord l'ancien Premier ministre François Fillon, qui cible l'Ukraine et les Européens dans une interview accordée à Valeurs Actuelles mardi dernier, même s'il concède que la Russie "a commis une faute", en déclenchant la guerre.

"Nous ne pouvons pas minimiser" la menace russe

Ainsi, l'ex-candidat à la présidentielle, auditionné en 2023 à l'Assemblée sur ses liens avec Moscou et sa présence passée au sein de conseils d'administration de multinationales russes, pointe "une part de responsabilité" du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Alors que François Fillon juge également que la menace russe est "infiniment moindre" par rapport à un "islamisme radical" qui "ne cesse de progresser depuis trente ans", Manuel Valls répond: "On ne peut pas la minimiser (cette menace) du fait du changement que représente le caractère imprévisible de la politique américaine".

L'ancien ministre de l'Intérieur fait référence au retour au pouvoir de Donald Trump, marqué tout aussi bien par un rapprochement entre Moscou et Washington que par des tensions avec Kiev et un certain désengagement via la suspension de l'aide militaire américaine au pays agressé par la Russie en février 2022.

"Au-delà de la critique que nous pouvons porter à l'administration américaine, cela nous oblige surtout à réagir. C'est ce qu'impulse le président de la République et je m'en félicite", dit-il.

Parlant d'une "forme de renoncement" d'une part de la classe politique française, Manuel Valls cible également "un certain nombre de déclarations de responsables politiques du Rassemblement national", mais aussi de La France insoumise, dont la "vision du monde" est "marquée par sa relation avec la Russie ou par l’antiaméricanisme", selon lui.

Baptiste Farge