Le Pen sur sa fille: "Je m'amuse de ses échecs mais je regrette qu'elle fasse perdre mon camp"

Le fondateur du Front national se dit "déchiré" entre plusieurs sentiments envers Marine Le Pen.

La complexité des relations entre Jean-Marie Le Pen et sa fille n'est pas nouvelle. Invité d'Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC, le fondateur du Front national s'est montré ambivalent envers celle qu'il appelle froidement "Marine Le Pen" ou "la présidente du FN".

"Je suis déchiré entre l'amusement de voir ses échecs" et le regret qu'elle fasse "perdre mon camp", a déclaré Jean-Marie Le Pen, dont le premier tome des mémoires est sorti jeudi en librairies. 

Dans son ouvrage, intitulé Fils de la Nation, celui qui a fondé le parti d'extrême droite et en a été exclu sur décision de sa fille dit avoir "pitié" d'elle. Sur notre antenne, il s'est cependant défendu de "saper son travail". 

"Je ne vois pas en quoi je sape le travail de Marine Le Pen, (ou alors) simplement en vivant, car son père est vivant et elle l’a exclu, ce qui est extravagant dans l’histoire politique du monde", a-t-il estimé.

Changement des statuts du FN

Il a concédé que sa présence pouvait "la gêner" mais qu'il ne faisait "rien" pour cela.

"C'est moi qui ai financé une partie de sa campagne présidentielle, je lui ai envoyé une lettre ouverte pour lui tendre la main", a-t-il ajouté.

Jean-Marie Le Pen est accusé notamment d'avoir anticipé la sortie de ses mémoires afin qu'elle intervienne avant le Congrès du parti, qui se tient à Lille les 10 et 11 mars prochains. Au premier jour de ce rendez-vous qui doit consacrer la refondation du FN, et peut-être son changement de nom, son fondateur a même organisé une séance de dédicaces de son livre. Les premiers 50.000 exemplaires ont été épuisés en pré-commandes avant même sa sortie.

Jean-Marie Le Pen a été maintenu dans son rôle de président d'honneur mais les nouveaux statuts du partis, qui doivent être votés à Lille, prévoient de faire disparaître cette fonction. Ce qui permettra peut-être finalement à Marine Le Pen de se débarrasser symboliquement de son père. 

Charlie Vandekerkhove