"Je regrette votre choix": Marine Le Pen reproche à François Bayrou "l'absence de consultations" sur le budget 2026

Marine Le Pen (g), la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, et le Premier ministre François Bayrou, lors de la session des questions au gouvernement à l'Assemblée, à Paris, le 21 janvier 2025 - Bertrand GUAY © 2019 AFP
Marine Le Pen s'est indignée vendredi 25 juillet auprès de François Bayrou de "l'absence de consultations" avec les forces politiques au sujet du prochain budget pour 2026, dans un courrier au Premier ministre dans lequel elle craint des "tensions" accentuées vis-à-vis du gouvernement à la rentrée.
"Alors que vous aviez engagé des consultations préalables entre les groupes parlementaires et le gouvernement avant de rendre vos premiers arbitrages budgétaires, vous n'avez pas souhaité rencontrer à nouveau les forces politiques (...) Je regrette votre choix", écrit la leader du Rassemblement national dans une lettre dont l'AFP et BFMTV ont obtenu copie.
"L'absence de consultations s'est ajoutée à des déclarations hasardeuses de ministres, aggravant les inquiétudes légitimes des Français pendant l'été. Cette situation, on ne peut plus confuse, ne peut qu'accentuer les tensions à la rentrée prochaine", ajoute Marine Le Pen dans son courrier au Premier ministre.
François Bayrou a présenté le 15 juillet un plan prévoyant près de 44 milliards d'euros d'économies pour le budget 2026, avec plusieurs mesures fustigées par les oppositions dont le RN, qui brandit à nouveau la menace d'une censure sur les textes budgétaires examinés à la rentrée au Parlement.
François Bayrou pourrait "discuter" avec les groupes parlementaires
Le gouvernement a promis d'affiner ses propositions pendant deux mois, jusqu'à la présentation des projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale. François Bayrou a par ailleurs convenu qu'il pourrait "discuter" avec les groupes parlementaires mais sans "reculer" sur les objectifs fixés de réduction du déficit.
"Les arbitrages que vous avez rendus sont profondément injustes pour les Françaises et les Français mais, de surcroît, ils échoueront à rétablir les finances de la France", poursuit la cheffe des députés RN dans son courrier, déployant par ailleurs plusieurs propositions de son groupe parlementaire, comme la baisse de l'aide au développement ou la rationalisation des dépenses liées aux agences de l'État ou à l'immigration.
Marine Le Pen rappelle par ailleurs au Premier ministre que le RN "n'accepter(a) pas un seul centime de contribution financière, directe ou indirecte, des Français tant que les chantiers d'économies (...) n'auront pas été engagés avec efficacité et bonne foi".