Européennes: former un groupe, le casse-tête de Marine Le Pen

La présidente du Front national Marine Le Pen, dimanche soir, au siège du Front national à Nanterre. - -
Trois jours après son succès aux élections européennes, Marine Le Pen se rend ce mercredi à Bruxelles. Elle doit y rencontrer ses "alliés", c'est-à-dire les leaders des autres partis europhobes élus ce dimanche au Parlement européen. Objectif: constituer un groupe autour du Front national qui, avec 24 sièges, est devenu la première force europhobe de l'hémicycle.
Pour autant, la tâche n'est pas simple. Pour constituer un groupe, il suffit de 25 eurodéputés... mais de sept pays différents. Or Marine Le Pen n'a pour le moment que quatre alliés sûrs: le PVV néerlandais, la Ligue du Nord italienne, le Vlaams Belang belge et le FPÖ autrichien.
En rivalité avec l'Ukip britannique
Autre problème: l'autre grande force europhobe, l'Ukip britannique, refuse de s'allier avec le FN. Son leader, Nigel Farage, considère en effet que "l'antisémitisme est dans l'ADN du Front national" et a toujours refusé les propositions de Marine Le Pen.
Avec 23 députés élus, Nigel Farage va également chercher à fédérer autour de lui: lors de la dernière mandature, il était déjà à la tête d'un groupe d'eurosceptiques, Europe liberté démocratie, avec le Parti populaire danois, les Vrais Finlandais et la Ligue du Nord. Mais si Danois et Finlandais refusent comme lui de s'allier avec le FN, les Italiens, eux, devraient rejoindre le giron de leur allié français.
Pas de place pour les "infréquentables"
De son côté, Marine Le Pen exclu toute alliance avec ceux qu'elle-même considère elle-même comme "infréquentables": les néonazis d'Aube Dorée, le Jobbik hongrois, l'Ataka bulgare et Udo Voigt, le premier néonazi allemand à siéger à Bruxelles.