"C'est facile de venir piller le programme du RN": Jean-Philippe Tanguy favorable aux peines minimales de prison pour certains délits

Jean-Philippe Tanguy d'accord avec Gérald Darmanin et Bruno Retailleau. Invité de RMC-BFMTV ce mercredi 4 juin, le président délégué du groupe du RN à l'Assemblée nationale a déclaré être en faveur de la mise en place de peines minimales et de la suppression du sursis pour certains délits.
Deux mesures évoquées par le ministre de la Justice et le Premier ministre après les violences qui ont eu lieu en marge du sacre du PSG en finale de Ligue des champions le week-end dernier.
"Sacralisation de l'intégrité physique"
Alors que huit personnes ont jusqu'ici été condamnées à des peines de prison allant de cinq mois avec sursis à 15 mois ferme avec mandat de dépôt, Gérald Darmanin a parlé de condamnations qui ne sont "plus à la hauteur".
Pour Jean-Philippe Tanguy, le Rassemblement national est pour la mise en place de "peines planchers" depuis longtemps. "Nous les avions proposées lors de notre niche parlementaire mais ils les ont refusées, sans même les amender", a-t-il dénoncé ce mercredi.
"C'est trop facile, dès qu'il y a des émeutes, de venir piller le programme du RN pour rassurer les Français", a-t-il affirmé.
Jean-Philippe Tanguy a assuré que son parti "vote tout ce qui va dans le bon sens, tout ce qui permet d'améliorer la sécurité des Français et contre les atteintes qui sont faites à notre pays, contrairement à la macronie et aux LR de monsieur Retailleau".
Concernant la suppression du sursis pour les petites peines, le député RN y est favorable "pour les atteintes à nos forces de l'ordre, aux pompiers, aux médecins, à ceux qui ont une autorité ou qui exercent une mission de service public" mais aussi "aux Français en général pour l'intégrité physique".
Jean-Philippe Tanguy a ainsi parlé d'une "sacralisation de l'intégrité physique des Français". "Il ne faut pas banaliser le recours à la violence, la crapulerie gratuite qui fait vivre nos compatriotes dans une très grande inquiétude, en particulier les femmes", a-t-il ajouté.
Des premières condamnations
Depuis les débordements en marge des célébrations des supporters parisiens, les réactions politiques se multiplient. Ce mercredi, Bruno Retailleau a indiqué vouloir apporter une réponse "judiciaire et technologique" aux incivilités.
Sur RTL, le ministre de l'Intérieur a notamment proposé de "supprimer le texte de Nicole Belloubet" daté de 2019 qui a supprimé les condamnations inférieures à un mois et encourage l'aménagement des peines de moins d'un an. "Ça interdit les courtes peines de prison alors que je pense que ça fait partie des solutions", a-t-il expliqué.
De son côté, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a expliqué vouloir supprimer le sursis pour "toute agression envers un représentant de l'État" et mettre en place des peines minimales. Pour citer un exemple de changement nécessaire, il a demandé qu'il ne puisse pas être possible de faire moins de trois mois de prison après avoir pris pour cible un policier.
Le gouvernement a notamment réagi aux premières condamnations prononcées: des peines de prison avec sursis. Le tribunal a tenu compte de la jeunesse des quatre et du fait qu'ils étaient primo-délinquants et des excuses prononcées lors de l'audience pour justifier ces peines. Toutefois, des peines de prison ferme ont également été prononcées contre certains auteurs de violence, notamment à Paris et à Amiens.