François Hollande voyage sur les terres du général de Gaulle

François Hollande devant l'Elysée le 26 avril 2016. - Stéphane de Sakutin - AFP
Au plus mal dans les enquêtes d’opinion, embourbé dans le marasme des contestations de la loi Travail et son cortège de grèves, François Hollande va ce 12 juin chercher un peu d’air dans la campagne française. Et pas n’importe où: il sera, avec son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, sur les coups de 16h, à Colombey-les-Deux-Eglises pour y célébrer la mémoire du plus célèbre des habitants de ce village de Haute-Marne: le général de Gaulle.
Une visite au pas de charge
C’est à la demande de la famille de Gaulle, mentionne Le Parisien, que le septième président d’une Ve République fondée par l’homme de l’Appel de Londres se rend en terres gaulliennes. Sur son site internet, l’Elysée donne le détail de cette visite qui s’effectuera visiblement au pas de charge: il est prévu qu’à 16h10 François Hollande dépose tout d’abord une gerbe de fleurs sur la tombe de Charles de Gaulle au cimetière de Colombey-les-Deux-Eglises, avant de visiter brièvement sa résidence de La Boisserie puis de se recueillir sous la Croix de Lorraine près du Mémorial de Gaulle à 17h. Après quoi, le chef de l’Etat pourra regagner Paris.
Il donne ainsi le coup d’envoi d’une semaine de commémoration du souvenir du général de Gaulle, dans la mesure où il sera ce 17 juin à Versailles pour l’exposition "Un président chez le roi - de Gaulle au Trianon" et le 18 juin sur le mont Valérien. Situé à Suresnes, il s'agit d'un haut-lieu de la résistance français: un mémorial a été dressé à cet endroit où de nombreux partisans furent exécutés par les Allemands sous l’Occupation.
Une grande première pour la gauche
C’est donc la première fois qu’un président socialiste met officiellement les pieds à Colombey. Il faut dire que le précédent, François Mitterrand, avait entretenu des relations difficiles avec de Gaulle, dont il avait été le ministre à la Libération, avant d’en devenir le rival dans les urnes.
Pour François Hollande, honorer de Gaulle est un moyen de chercher à se "re-présidentialiser" dans cette phase de troubles politiques pour espérer conjurer ses mauvais scores dans les sondages, à moins d’un an de la présidentielle. De plus, se rapprocher de l’image de de Gaulle relève de la volonté de François Hollande de réaliser l’unité nationale, une thématique qu’il a souvent mise en avant ces derniers mois.
De Gaulle, un héritage si convoité
Si le voyage d’un socialiste dans le fief du fondateur de la Ve République est un événement, se référer à la figure tutélaire du "Général" au moment de traverser une période nationale ou personnelle difficile est un classique pour le personnel politique français.
"On entre dans un mort comme dans un moulin", écrivait Jean-Paul Sartre dans les années 70. On ne sait pas ce que de Gaulle aurait pensé d’une telle formule.