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Politique

François Hollande en terre ouvrière pour finir sa campagne

Après un an de campagne, François Hollande a effectué son dernier déplacement à Charleville-Mézières, où il a dit entrevoir la victoire. "Maintenant, c'est le tour de la gauche de diriger le pays", a-t-il affirmé. /Photo prise le 20 avril 2012/REUTERS/Cha

Après un an de campagne, François Hollande a effectué son dernier déplacement à Charleville-Mézières, où il a dit entrevoir la victoire. "Maintenant, c'est le tour de la gauche de diriger le pays", a-t-il affirmé. /Photo prise le 20 avril 2012/REUTERS/Cha - -

François Hollande a terminé vendredi un an de campagne présidentielle par un déplacement dans des villes moyennes ouvrières du nord-est de la France, où il a dit entrevoir la victoire et en a appelé au vote populaire.

"Maintenant, c'est le tour de la gauche de diriger le pays", a-t-il dit à une foule rassemblée place Ducale, à Charleville-Mézières (Ardennes), là-même où Nicolas Sarkozy avait lancé en 2007 son slogan "travailler plus pour gagner plus" à l'intention de l'électorat ouvrier.

Le candidat socialiste, après des déplacements à Vitry-le-François (Marne) et Saint-Dizier (Haute-Marne), qui tenait le dernier meeting d'une campagne entamée en mars 2011 dans le scepticisme, a affiché son optimisme.

"Un mouvement se crée dans le pays qui va commencer le 22 avril et va se clore par notre victoire le 6 mai", a-t-il souligné. Vingt-quatre ans après le dernier succès d'un candidat PS à la présidentielle en 1988, il a dit : "nous allons donner un successeur à François Mitterrand".

Il a exhorté les habitants de la région, qui a donné dans le passé quelques-uns des meilleurs scores nationaux au FN, à se détourner de ce parti.

"Si on est ouvrier conscient de son destin (...) on ne vote pas pour l'extrême-droite, on vote pour la République"

Il a une nouvelle fois appelé à la "méfiance" face aux derniers sondages qui le donnent en tête au premier tour et largement vainqueur au second, et plaidé contre l'abstention.

Il a cité pour finir le poète Arthur Rimbaud, natif de la ville : "nous faisons quelquefois ce rêve émouvant, de vivre simplement, ardemment, sans rien dire (...) Nous serions libres".

UNE RÉPLIQUE À SARKOZY

A Vitry et Saint-Dizier, le candidat PS avait auparavant rappelé à l'électorat populaire de ces régions ce qu'il voit comme les promesses trahies de son rival.

"Je viens dans une région qui avait fait confiance à Nicolas Sarkozy, qui était même venu dans les Ardennes faire un discours sur l'industrie, l'emploi, les ouvriers. Chacun peut mesurer l'ampleur de la désillusion, de la déception", a-t-il dit à la presse.

"Il y a une colère qui ne doit pas aller vers la dérive de l'extrême-droite, qui ne donnera aucun espoir et en définitive compliquera même la vie démocratique", a-t-il dit.

Les défaites électorales du PS, qui n'a plus remporté la présidentielle depuis 1988 et se trouve dans l'opposition depuis dix ans, sont imputées en partie par les spécialistes à une désaffection de l'électorat populaire et ouvrier au profit du FN et de la droite.

Le Parti socialiste, qui a en partie rattrapé son retard dans les scrutins intermédiaires, tous largement remportés depuis 2007, s'est attaché lors de cette campagne à manifester une attention à cette partie du corps électoral, avec le thème du "patriotisme industriel" exprimé par François Hollande.

Il s'est cependant aussi déjà projeté dans la fonction présidentielle, expliquant aux journalistes qu'il tenterait de maîtriser son comportement au début d'un éventuel mandat, une allusion aux erreurs imputées en 2007 à Nicolas Sarkozy, le dîner du Fouquet's le soir de la victoire et des vacances de luxe.

"J'essayerai d'adopter le comportement qui conviendra, si les Français m'en donnent la possibilité, dès le départ. Parce que quand un quinquennat a mal commencé, le plus probable c'est qu'il finisse également mal", a-t-il dit.

S'il est qualifié pour le second tour, François Hollande a prévu de repartir en campagne dès lundi en Bretagne. Trois meetings principaux sont prévus à Limoges, Paris et Toulouse, ville où François Mitterrand avait terminé sa campagne victorieuse de 1981.

édité par Matthias Blamont