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François Hollande ébauche sa vision de la France dans dix ans

François Hollande a ébauché jeudi soir, à l'orée du deuxième été de son quinquennat, une feuille de route pour la suite de son mandat : sa vision à dix ans d'une France plus «souveraine », au dynamisme économique retrouvé, «écologique » et « solidaire ».

François Hollande a ébauché jeudi soir, à l'orée du deuxième été de son quinquennat, une feuille de route pour la suite de son mandat : sa vision à dix ans d'une France plus «souveraine », au dynamisme économique retrouvé, «écologique » et « solidaire ». - -

par Elizabeth Pineau et Emmanuel Jarry PARIS (Reuters) - François Hollande a ébauché jeudi soir, à l'orée du deuxième été de son quinquennat, une...

par Elizabeth Pineau et Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - François Hollande a ébauché jeudi soir, à l'orée du deuxième été de son quinquennat, une feuille de route pour la suite de son mandat : sa vision à dix ans d'une France plus «souveraine », au dynamisme économique retrouvé, «écologique » et « solidaire ».

Lors d'un dîner organisé par l'Association de la presse présidentielle, le président français, dont la cote est toujours en berne dans les sondages, a admis, quatre jours après une interview télévisée à l'occasion de la fête nationale du 14 juillet, qu'il devait davantage parler de la France de demain.

«Il faut qu'on invente ce que doit être le projet français», face à une Chine qui rêve de devenir une des plus grandes puissances du monde ou une Allemagne forte du succès de sa réunification et de son modèle économique", a fait valoir le chef de l'Etat.

«Qu'est-ce que peut être la France dans dix ans ?» a-t-il poursuivi. «Je pense qu'elle doit être une France plus souveraine. La France n'est pas souveraine aujourd'hui, puisqu'elle peut être menacée par les marchés. Elle ne peut pas être entamée ou vulnérable si elle veut avoir une influence dans le monde.»

Cette souveraineté et cette indépendance passent par un dynamisme économique retrouvé, a fait valoir François Hollande.

«Or l'impression que nous avons aujourd'hui, c'est que nous ne sommes pas un pays dynamique», a estimé le chef de l'Etat. «Il faut remettre de l'innovation, de l'invention, de la production» et faire porter l'effort sur l'appareil productif.

Troisième volet, de ce « projet français», a-t-il poursuivi, il faut « une France écologique » dotée d'une politique énergétique à la fois capable de rendre le pays plus compétitif et protectrice pour l'environnement.

La France doit enfin être «solidaire» pour être « forte », ce qui ne se résume pas à des mécanismes redistributifs, a dit François Hollande.

«C'est une question qui n'est pas réglée : est-ce que dans dix ans on sera capable d'être encore ensemble quand il y a autant de forces qui divisent, qui séparent, qui opposent ? » s'est-il interrogé.

Les décisions à prendre pour parvenir à ces quatre objectifs doivent être prises dès maintenant, a insisté François Hollande, qui n'est cependant pas allé au-delà de ce cadre général.

«La réussite d'un président c'est de permettre à son successeur d'avoir une meilleure France. Etre un bon président, c'est permettre au prochain de réussir », a-t-il conclu à moins de quatre ans de la prochaine élection présidentielle.

«RIEN DE GRAVE CET ÉTÉ SUR LES MARCHÉS»

Dans la tonalité plutôt optimiste de son intervention télévisée du 14 juillet, il avait auparavant réaffirmé que la France était « sortie de la récession » et l'Europe de la crise de la zone euro, même si des menaces subsistent sur certains pays, comme le Portugal ou la Grèce.

« Nous n'avons aucune inquiétude sur les marchés. Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de petits mouvements des taux d'intérêt mais rien qui puisse être anticipé comme étant un problème (?) Il ne se passera rien de grave cet été », a-t-il pris le risque de prédire.

S'il juge la France sortie de la récession, il n'anticipe cependant une véritable croissance qu'en 2014 et mise notamment, en dehors des mesures prises par son gouvernement, sur l'impact des élections législatives allemandes de septembre.

« Sans doute les élections allemandes peuvent-elles avoir des conséquences sur un certain nombre de mesures qui peuvent soutenir la demande intérieure (en Allemagne) mais qui n'auront d'effet qu'au début de 2014 », a-t-il expliqué.

Quant à une éventuelle rentrée sociale houleuse en raison du projet de réforme des retraites que le gouvernement envisage de présenter en septembre, il a estimé qu'il lui faudrait être « très vigilant » et «très attentif».

Edité par Danielle Rouquié