"Fainéants", le mot d'ordre des manifestants contre la réforme du droit du travail

Une manifestante arbore une pancarte "Je suis fainéante" lors de la manifestation contre la réforme du droit du travail, le 12 septembre 2017 à Nantes. - Loic Venance - AFP
Vendredi dernier, Emmanuel Macron déclarait à Athènes qu'il ne "céderait rien", "ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes". Si l'Elysée a dans un premier temps assuré qu'il ne désignait pas les Français, le Président lui-même a renchéri lundi, confirmant qu'il visait "celles et ceux qui pensent qu'on ne doit pas bouger en Europe et en France".
A quelques jours de la première mobilisation contre la réforme du droit du travail par ordonnances, la formulation est plutôt mal passée du côté des opposants à la politique du gouvernement. Ce mardi dans la rue, la formule a été largement reprise par les manifestants opposés à une réforme qu'ils ont surnommée "Loi travail XXL".
Certains ont opté pour un sobre "Je suis un fainéant", sur une pancarte bardée d'autocollants CGT. Une référence à la formule "Je suis Charlie", après l'attentat contre la rédaction de l'hebdomadaire satirique.
Plus inspirés, d'autres se sont essayés aux jeux de mots sur la finance, le néant, à la fois sur les pancartes et sur les murs.
La phrase "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!", conclusion du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels, a été également été remaniée pour l'occasion, à la fois en slogan lors de la manifestation et sur la pancarte de Voltuan, présent dans d'innombrables rassemblements.
La version "Trop fainéant pour trouver un slogan", prisée, a à la fois été aperçue à Paris et à Lille.
D'autres ont repris la totalité de la formule d'Emmanuel Macron à Athènes, se revendiquant "fainéant.e.s, cyniques, extrêmes, tout.e.s ensemble contre Macron". S'appuyant toujours sur la sémantique déployée par le Président, une manifestante a mis à l'honneur les "fainéants en marge".
Plus de 180 manifestations ont eu lieu dans toute la France à la suite de l'appel de la CGT, rassemblant "plus de 400.000 personnes" selon le secrétaire général du syndicat Philippe Martinez.
A Paris, la préfecture de police fait état de 24.000 manifestants; la CGT en revendique 60.000.