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Politique

Face à la presse, Hollande veut rassurer les Français

François Hollande dreçoit la presse ce mardi à 17h à l'Elysée.

François Hollande dreçoit la presse ce mardi à 17h à l'Elysée. - -

Le président de la République tiendra sa première grande conférence de presse mardi à 17h, à l’Élysée. Après un discours, François Hollande répondra aux journalistes et tentera de redonner confiance aux Français sur sa politique économique.

Ce mardi à 17h, François Hollande se retrouvera face à 400 journalistes accrédités pour sa première conférence de presse de président. L’Elysée rappelle « la volonté de respecter l'engagement pris par François Hollande pendant la campagne ». Le candidat Hollande avait promis de rendre ainsi compte tous les six mois de son action de président.
Or, s'il avait aussi promis que la rencontre serait organisée « dans un lieu neutre », cette première conférence de presse aura lieu... dans la salle des fêtes de l’Elysée. François Hollande a prévu de s'y exprimer pendant près de deux heures. Une allocution d'une trentaine de minutes à l'adresse des Français durant laquelle « il redonnera le sens de ce qui a été engagé depuis six mois, dans une optique à la fois rétrospective et prospective », avant de répondre aux questions des journalistes.

Restaurer sa popularité

François Hollande compte bien saisir l'occasion pour expliquer sa méthode, et tenter de restaurer sa popularité tombée au plus bas dans les sondages. La semaine dernière, sa cote de confiance a encore fondu de 3 points, à 39%, selon le baromètre mensuel CSA-Les Echos. Dans celui de Paris Match-Ifop, le chef de l'Etat gagne certes un point mais le niveau reste préoccupant, avec 42% seulement de satisfaits.

Prouver que ses mesures économiques ont du sens

Pendant ces deux heures face à la presse, François Hollande va devoir montrer qu’il tient les rênes du pays, qu’il sait justifier sa politique économique, et répondre à l'inquiétude des Français. A lui de prouver que ses réformes ont un sens, qu’il a un cap à tenir, et qu'un projet sur 5 ans implique un minimum de patience. Le président devrait ainsi expliquer que la zone euro est stabilisée, et que les comptes publics seront à terme redressés.
François Hollande devra également répondre aux interrogations. Pourquoi a-t-il cédé à l’augmentation de la TVA, alors qu’il avait promis le contraire dans ses habits de candidat ? Pourquoi n’a-t-il pas renégocié le traité européen, alors qu’il avait promis le contraire avant son élection ? Pourquoi instaure-t-il la rigueur économique, pourquoi n’a-t-il pas combattu la finance comme il s’y était engagé ? En clair, François Hollande va devoir convaincre qu’il est bien fidèle à ses engagements. Et deux heures ne seront pas de trop : moins de 4 Français sur 10 disent croire encore en lui.

« Pourquoi Hollande s’entête à faire la politique qui échoue partout ? »

Parmi ceux qui attendent beaucoup de cette conférence de presse, tout en étant convaincus que François Hollande doit changer de cap, notamment économique, un certain Jean-Luc Mélenchon. Le co-président du Parti de Gauche a présenté lundi un contre-budget, et fait partie des impatients : « Ça suffit, on a assez martyrisé les Français. Pourquoi François Hollande, qui est un chef d’Etat élu par un parti socialiste, s’entête-t-il à faire la politique qui échoue partout ? Un de ses amis les plus chers et les plus intimes, Georges Papandréou, a échoué misérablement en Grèce. Et quelle est la limite à cette soumission qu’il affiche à un groupement aussi secondaire que le Medef ? C’est-à-dire, quel jour va-t-il se réveiller en se disant : c’est trop ? ».

« Un effort exigeant, condition du redressement »

En face, mais toujours dans la majorité, les soutiens de François Hollande appellent le chef de l'Etat à maintenir le cap qu’il s’est fixé jusqu’ici, tout en lui demandant courage et pédagogie.
« Il faut garder le cap, assure ainsi Thierry Mandon, porte-parole des députés PS à l'Assemblée nationale. François Hollande doit expliquer aux Français qu’il leur demande un effort difficile qui essaye d’être réparti justement sur ceux qui ont le plus, mais qui touche tout le monde. Le président doit assumer, il doit être churchillien comme l’avait été pendant la guerre le Premier ministre anglais, qui avait promis à son peuple du sang et des larmes. On ne veut pas de sang mais un effort dur, exigeant qui est la condition du redressement ».

T.de Dieuleveult avec C.Martelet et A.Rosique