BFMTV
Politique

Extension du délai de l'IVG: pour Véran, "ne pas saisir le comité national d’éthique est un problème"

Olivier Véran le 29 septembre 2020 à l'Assemblée nationale (illustration)

Olivier Véran le 29 septembre 2020 à l'Assemblée nationale (illustration) - Alain JOCARD © 2019 AFP

S'exprimant à la tribune de l'Assemblée nationale, où est examinée ce jeudi une proposition de loi allongeant le délai de recours à l'IVG, le ministre de la Santé a expliqué pourquoi il y était opposé en l'état.

On l'aura compris, il s'agit d'un cas de "conscience" pour l'ensemble des parties prenantes. Ce jeudi à l'Assemblée nationale, où est examinée une proposition de loi visant à allonger de deux semaines le délai légal de recours à l'avortement, Olivier Véran s'est fait le porte-voix de l'exécutif sur ce sujet complexe.

S'exprimant à la tribune de l'hémicycle, le ministre des Solidarités et de la Santé a insisté sur le besoin d'un éclairage de la part du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), censé rendre un avis avant que le texte, déposé par le groupe Écologie Démocratie Solidarité, parvienne au Sénat.

"Cette question pose des questions, pose des enjeux relatifs à la protection de la santé de la femme. (...) Ces enjeux interpellent jusqu'aux plus farouches défenseurs du droit à l'avortement. Je ne peux, en conscience, considérer que nous disposions de tous les éléments pour prendre une telle décision aujourd'hui", a développé Olivier Véran durant son allocution.

"Chacun est libre de ses convictions"

Chahuté par les bancs de la gauche, le ministre a durci le ton. "Je ne sais si vous contestez le fait que nous ayons besoin de saisir le CCNE, je ne suis pas en train de vous parler sur le fond du délai d'accès", a-t-il précisé.

"Je ne suis pas en train de vous parler de la consistance du travail qui a été réalisé, que j'ai salué! On peut avoir un débat apaisé sur ces questions, et considérer (...) que chacun est libre de ses convictions", s'est défendu Olivier Véran.
Et le ministre de la Santé de conclure que "pour faire un travail complet abouti, qui arriverait à modifier le droit en matière éthique, ne pas saisir le Conseil consultatif national d'éthique (...) pour pouvoir éclairer nos décisions de politique publique est un problème!"

Au sein du groupe La République en marche, il n'y a pas de consigne de vote. Le patron de la majorité, Christophe Castaner, l'a annoncé mercredi lors d'un point presse. Certains poids lourds comme Aurore Bergé ont d'ores et déjà annoncé qu'ils soutenaient le texte porté par l'ex-LaREM Albane Gaillot, députée EDS du Val-de-Marne.

Jules Pecnard Journaliste BFMTV