Mayotte: Sandrine Rousseau estime que "la misère génère le Rassemblement national"

Marine Le Pen est attendue ce dimanche 5 janvier dans l'après-midi à Mayotte, pour une visite de deux jours, où elle prévoit de rencontrer secouristes et sinistrés trois semaines après le passage du cyclone Chido.
Dans ce département le plus pauvre de France, en proie à une forte pression migratoire venue notamment des Comores voisines, le Rassemblement national et sa dirigeante ont été plébiscités aux dernières élections présidentielles et législatives. Le parti à la flamme y a même obtenu en juillet dernier un de ses deux premiers sièges de députés en outre-mer.
Pour Sandrine Rousseau, députée Les Écologistes de Paris, "la misère génère le Rassemblement national".
"Et ça partout, tout le temps, dès que les gens se sentent isolés, oubliés des politiques publiques, qu'ils ont l'impression d'être des sous-citoyens. C'est un terreau fertile pour le Rassemblement national et Mayotte est l'exemple type pour cela", a-t-elle estimé sur le plateau de BFM Politique.
"Avant de parler d'immigration, parlons d'abord de la condition des gens"
La députée écologiste a toutefois dénoncé l'opportunisme du parti d'extrême droite, qu'elle "n'a pas entendu se mobiliser" sur la "crise de l'eau" survenue il y a quelques mois sur l'archipel. La visite de Marine Le Pen sur place est "un spectacle politique", a-t-elle fustigé. "Elle va dire qu'elle avait raison, dès qu'il y a un sujet d'immigration, elle y va."
"Les deux fléaux de Mayotte sont la misère et l'impensé des services publics et de l'État là-bas. Pourquoi cet ouragan qu'a connu Mayotte fait autant de dégâts? Parce que c'est un territoire d'une pauvreté extrême. Avant de parler d'immigration, parlons d'abord de la condition des gens, de leur sécurité, de leur santé, de l'accès à l'école", a souligné l'élue.
En visite avant Marine Le Pen à Mayotte, Bruno Retailleau, Emmanuel Macron et François Bayrou ont évoqué tour à tour la question de l'immigration illégale venue sur l'archipel depuis les Comores.
"Il y a quelque chose de l'ordre de la coopération économique et du développement économique des Comores à penser (...) Tant qu'il y aura un décalage de richesses ou de services publics aussi important, vous n'arrêterez rien du tout", a-t-elle souligné.