Jean-Vincent Placé (EELV): "L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne se fera pas"

Le leader écologiste au Sénat a estimé que l'aéroport de Notre-Dame des Landes "ne se fera pas". - -
Jean-Vincent Placé était l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC ce vendredi 21 février. Il a notamment évoqué les violences en Ukraine, sa relation avec Jean-Luc Mélenchon ou encore ses propos polémiques sur Arnaud Montebourg.
# Sur la situation en Ukraine
Jean-Vincent Placé estime que le président Ianoukovitch doit quitter le pouvoir: "Il faut qu'il parte", a assuré le sénateur. Devant la violence des événements en Ukraine, l'écologiste a également souhaité que l'actuel président ukrainien ne se présente pas aux prochaines élections anticipées.
# Sur Notre-Dame-des-Landes
Sur la question, épineuse au sein de la majorité, de la construction de l'aéroport de Notre-Dame des Landes, Jean-Vincent Placé a été très optimiste. Répondant à la question de Jean-Jacques Bourdin, il a répondu: "Je pense qu'il ne se fera pas".
L'écologiste a assuré que ce projet d'aéroport faisait partie des "grands projets inutiles" et a regretté que dans le même temps, de nombreux projets de "transports collectifs de voyageurs" sont arrêtés. Selon Jean-Vincent Placé, la mobilisation contre ce projet longtemps porté par Jean-Marc Ayrault, va payer: le sénateur se dit "certain" de la "victoire".
Jean-Vincent Placé manifestera samedi contre ce projet si décrié. Il a aussi annoncé que la secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts, Emmanuelle Cosse, a signé un recours jeudi contre la construction de cet aéroport.
# Sur Arnaud Montebourg, ministre "inutile"
Jean-Vincent Placé n'est pas revenu sur ses propos très durs concernant Arnaud Montebourg: "C'était très approprié", a-t-il assuré. Le sénateur écologiste reproche au ministre du Redressement productif, autrefois adepte de la VIème République, d'être revenu sur les thèmes de campagne qu'il défendait au moment de la primaire socialiste à l'élection présidentielle: "La tonalité écologiste a totalement disparu".
Le sénateur écologiste a également reproché à Arnaud Montbourg ses propos sur les techniques expérimentales d'exploitation du gaz de schiste: "C'est un ministre qui contredit tous les dix jours les propos du président de la République."
# Sur les OGM
L'interdiction des OGM prôné par la majorité socialiste est une bonne chose selon Jean-Vincent Placé: "On pense qu'il y a des risques sur la santé animale, (...) sur la santé humaine, (...) sur la nature et l'environnement." Le sénateur écologiste a félicité le "volontarisme" et la "fermeté" du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll sur la question.
Jean-Vincent Placé a également demandé au gouvernement d'être "plus offensif" sur la question du traité transatlantique, un "enjeu énorme de société": "Les Américains vont nous vendre leurs poulets chlorés, leurs boeufs aux hormones..."
# Sur un éventuel rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon
Le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, se rapprocherait-il d'Europe Ecologie Les Verts? Peut-être, a répondu Jean-Vincent Placé, écartant cependant la possibilité pour les écologiste de saisir cette main tendue: "Aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon avec ses mots et ses attaques permanentes et excessives vis-à-vis du gouvernement ne permet pas des convergences."
Pour appuyer son propos, Jean-Vincent Placéa donne des chiffres qui contredisent l'hypothèse d'une alliance nationale: selon lui, dans les villes de plus de 10.000 habitants, il y a 50% de listes pour les élections municipales constituées avec les socialistes, un tiers qui sont autonomes et seulement 1,5% créées avec le Parti de gauche. Autant de données qui en disent long sur la "réalité du rapprochement".
# Sur l'emploi et le pacte de responsabilité
Le sénateur écologiste ne semble pas convaincu par le pacte de responsabilité proposé par le gouvernement aux chefs d'entreprise: "Ce n'est pas ma tasse de thé", a déclaré Jean-Vincent Placé. Le sénateur ne pense pas que les promesses de l'exécutif pousseront le Medef a créer davantage d'emplois: "Qui va croire ça?", a-t-il demandé. Pour Jean-Vincent Placé, la compétition ne doit pas se faire avec "les Brésiliens et les Chinois" sur le prix du travail, mais sur la "qualité".
Par ailleurs, le sénateur s'est dit favrable à la préservation des emplois, tout en demandant un plan de conversion de l'économie, un "grand virage industriel" qui mettrait notamment en avant l'écologie.