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"J'en rêve": Sandrine Rousseau répond à Claude Malhuret qui l'imagine ministre des "Finances et de la Décroissance"

Sandrine Rousseau le 19 septembre 2021 à Paris

Sandrine Rousseau le 19 septembre 2021 à Paris - Sameer Al-DOUMY / AFP

Moquée par le sénateur Claude Malhuret, la députée écologiste a repris à son compte le casting "imaginaire" d'un gouvernement dirigé par Lucie Castets qui l'imaginait au "ministère des Finances et de la Décroissance". Sandrine Rousseau avait pourtant pris ses distances avec cette notion pendant la primaire écologiste.

Pas déstabilisée. Après le discours au ton moqueur du sénateur Claude Malhuret ce mercredi 2 octobre au Sénat qui évoquait l'imaginaire gouvernement de Lucie Castets à Matignon, citant Sandrine Rousseau à Bercy, la députée écologiste s'en est amusée.

"Je rêverais d'avoir ce ministère! Finances et décroissance", a écrit l'élue de Paris sur X (anciennement Twitter).

"Sophia Chikirou garde des Sceaux"

Coutumier des discours au ton acide sur la gauche, Claude Malhuret, président du groupe Les Indépendants au Sénat et proche d'Édouard Philippe, n'a pas dérogé à ses habitudes pour répondre au discours de politique générale de Michel Barnier devant les sénauteurs. Au menu: la description de "son cauchemar".

"À votre place, Monsieur le Premier ministre, ce n'était pas vous mais Lucie Castets. A ses côtés, Sandrine Rousseau, ministre des Finances et de la Décroissance, Sophia Chikirou, garde des Sceaux", a encore lancé cet ancien sécrétaire d'État de Jacques Chirac sous la présidence de François Mitterrand.

Loin de répondre sur le fond au discours de Michel Barnier, Claude Malhuret a donc égrené une liste de ministères imaginaires comme le "ministère du Développement durable du cannabis" dirigé par l'insoumis Louis Boyard ou le "ministère des Affaires étrangères, de l'amitié avec la Russie, du Hezbollah et de l'alliance bolivarienne" sous l'égide de Jean-Luc Mélenchon.

La décroissance, une notion popularisée par Delphine Batho

Sandrine Rousseau aurait donc dit oui à une éventuelle entrée au gouvernement sous direction de Lucie Castets pour plancher sur les sujets liés à l'économie et à la décroissance. Pendant la primaire des écologistes pour la présidentielle, ce n'était pourtant pas elle qui était en pointe sur le sujet mais l'une de ses concurrentes Delphine Batho qui évoquait le sujet à chacune de ses interventions.

La députée avait à l'époque défini la décroissance comme le fait que "toutes les décisions politiques soient prises, non pas en fonction des bilans comptables" "mais "en fonction du bien-être humain, de la lutte contre le réchauffement de la préservation du vivant" auprès de Reporterre.

Plus largement, la décroissance défend l'idée que la hausse du PIB (produit intérieur brut) et plus largement celle de la croissance économique ne devraient pas être l'objectif principal des politiques publiques. Ce courant de pensée porté en France par l'économiste Serge Latouche se positionne en faveur de la sobriété volontaire.

"La décroissance n'a pas vraiment de sens économique", jugeait, elle, Sandrine Rousseau sur Sud radio en pleine campagne des primaires écologistes. Une "société écologique c'est une société où l’on consomme plus de culture, on fait plus de sport, on développe l'aménagement des transports, les transports de proximité", assurait-elle encore.

Marie-Pierre Bourgeois