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Primaire écologiste: la décroissance au cœur du débat

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Lors du deuxième débat public des écologistes, les candidats à la primaire ont voulu marquer leurs différences.

Sur la question de la décroissance, les visions divergent dans le camp écologiste. Les cing candidats à la primaire ont tenté de marquer leur différence sur la question, mercredi au deuxième débat public diffusé sur LCI.

Pour la députée des Deux-Sèvres Delphine Batho, "il n'y a pas de politique écologique sérieuse sans décroissance": "C'est ne plus baser les décisions sur l'obsession de l'augmentation du PIB, et le remplacer par des indices de santé sociale, par le niveau d'éducation, par les réductions des émissions de gaz à effets de serre", a-t-elle expliqué.

Mais pour l'ex-numéro 2 d'EELV, Sandrine Rousseau, "la décroissance sans un projet social, sans un projet de réforme de la fiscalité et de réduction massif des inégalités, sans un contrôle des marchés financiers, sans le protectionnisme aux frontières, ça n'existe pas".

"Le sujet, c'est le partage des richesses et la sortie d'accumulation et de concentration dans lequel nous nous sommes enfermés", a-t-elle insisté, défendant "l'impôt comme outil majeur de solidarité dans une société".

Le PIB, "pas le bon indicateur" pour Éric Piolle

Éric Piolle, le maire de Grenoble, a quant à lui souligné qu'il n'était pas "fan du terme de décroissance", estimant que le PIB n'était "pas le bon indicateur" pour les politiques publiques. "Avoir un accident de voiture, c'est bon pour la croissance", a-t-il déploré.

De son côté, l'eurodéputé Yannick Jadot a souligné l'importance d'avoir des indicateurs "qui calculent notre prospérité, pas juste notre enrichissement, mais la capacité des plus fragiles à vivre dignement, la santé et l'environnement".

Mais "ce qui importe ce n'est pas d'avoir un débat théorique, c'est d'expliquer comment l'écologie répond aux problèmes du quotidien", a-t-il dit.

Enfin, Jean-Marc Governatori, candidat centriste, a défendu l'idée d'"avoir une activité humaine compatible avec la biosphère". Il a par ailleurs exprimé sa différence avec ses concurrents sur les voitures électriques, qu'il considère comme "un fléau" et s'est aussi opposé à la légalisation du cannabis, que défendent les quatre autres candidats.

Sortie de l'élevage industriel et "pacte de dignité sociale"

Quelles seraient leurs premières mesures en tant que président? Jean-Marc Governatori lancerait un grand débat public sur l'éducation, Yannick Jadot sortirait de l'élevage industriel, Delphine Batho prendrait un décret pour interdire les pesticides, Éric Piolle lancerait un référendum pour inscrire dans la constitution la garantie du climat et de l'environnement et le référendum d'initiative citoyenne.

Quant à Sandrine Rousseau, elle a déclaré qu'elle mettrait en place un pacte de dignité sociale et écologique (revenu minimum de 850 euros, plan santé, statut social et juridique pour les animaux). Les cinq protagonistes, que les électeurs inscrits pourront départager au premier tour de la primaire entre le 16 et le 19 septembre, débattront à nouveau vendredi.

Par L.A. avec AFP