"En marche" pour 2017, Emmanuel Macron peut-il rester au gouvernement?

Emmanuel Macron, à La Mutualité, mardi 12 juin. - AFP
Emmanuel Macron a-t-il ambitionne-t-il de se présenter à l'élection présidentielle de 2017? Et si oui, quand va-t-il le dire? Pour Laurent Neumann, éditorialiste à BFMTV "le plus tard sera le mieux" d'un point de vue stratégique. La position de celui qui reste encore le ministre de l'Economie d'un gouvernement qu'il critique en donnant l'impression qu'il en est déjà sorti, paraît difficilement tenable sur le moyen terme. Marianne évoquait déjà une occasion manquée en juin, à la veille d'une manifestation contre la loi travail du 23 juin qui avait failli être interdite.
L'agacement à point nommé de Valls
Manuel Valls n'a pas caché son agacement avant le meeting de mardi soir à La Mutualité, le premier du mouvement En Marche! Mais pourquoi cette petite phrase du Premier ministre? N'est-ce pas finalement donner lui conférer de l'importance. Pour Laurent Neumann, il y a trois raisons à cette sortie, en réalité calculée. Premièrement, c'est une manière de "polluer" le meeting du soir. Deuxièmement, il s'agit pour Valls de "pousser Macron à la faute". Deux objectifs a priori ratés. A moins que le véritable but n'ait été de "forcer la main à Hollande" en amont de la traditionnelle interview du 14 juillet.
Une hypocrisie couverte par l'Elysée?
"C'est la quintessence de l'hypocrisie jésuite, Emmanuel Macron flirte toujours avec la limite de la mauvaise foi", tranche pour sa part l'éditorialiste politique de BFMTV Apolline de Malherbe. Ou quand Macron ne dit à aucun moment qu'il sera président mais le fait scander par un public en liesse. L'entourage de l'Elysée sondé par la journaliste n'y voit pour l'instant pas à mal. Macron n'a officiellement pas franchi la ligne rouge, "n'a rien dit de direct, il est dans une zone grise, mais il est très prudent, il dit juste sa vision de la France, c'était facile pour lui d'aller à la rupture, mais il ne l'a pas fait".
Quant au parallèle avec Arnaud Montebourg qui paraît légitime au point où en sont venues les critiques envers la politique de son propre gouvernement, l'Elysée temporise. Contrairement à Montebourg, Macron ne serait selon la présidence "pas dans le défi".
Chef de parti, candidat putatif, ministre, jusqu'à quand?
Au-delà de Manuel Valls, Emmanuel Macron exaspère aussi ses du gouvernement. Invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, la ministre de la Fonction publique Annick Girardin, goûte peu les préceptes de Macron et juge qu'il devait commencer par ses les appliquer à lui-même: "Par respect pour les autres ministres, il faut que Macron travaille."
Le genre de piques auxquelles Emmanuel Macron doit commencer s'habituer. Continuant à manier le paradoxe, il l'a dit: son mouvement, "rien ne pourra l'arrêter". Pour marcher vers quoi? La question reste encore d'actualité.