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Élysée

Valls, Aubry, Le Drian: Hollande distribue les bons et mauvais points

Le gouvernement à la sortie du conseil des ministres, le 30 septembre à l'Elysée.

Le gouvernement à la sortie du conseil des ministres, le 30 septembre à l'Elysée. - Stéphane de Sakutin - AFP

Lors de son interview sur RTL lundi matin, le chef de l'Etat a évoqué ses relations avec ses différents ministres et piliers du PS.

A près de deux mois des élections régionales, François Hollande réfléchit. A quoi ressemblera son gouvernement après le scrutin? Qui doit partir, qui peut faire son entrée au gouvernement? Lundi sur RTL, le chef de l'Etat a évoqué les cas de différents membres du gouvernement, potentiels arrivants ou partants.

> Le bon point: Manuel Valls

Avec Manuel Valls, les relations sont au beau fixe. François Hollande assure former "un bloc" avec son Premier ministre. "Entre Manuel Valls et moi, vous n'arriverez pas à faire la moindre distinction. Ce que dit le Premier ministre m'engage, et ce que dit le président de la République engage le Premier ministre", affirme-t-il. Pas de rivalité entre les deux hommes? Rien n'est moins sûr. Car François Hollande ne se prive pas non plus de rappeler son ascendant sur Manuel Valls:

"Il y a un exécutif, c'est un bloc, avec le gouvernement. C'est la politique que j'ai décidée et que le Premier ministre met en œuvre en coordonnant la politique gouvernementale".

> L'avertissement: Jean-Yves Le Drian

Vient ensuite le gouvernement. La question la plus pressante concerne Jean-Yves Le Drian, qui a officialisé sa candidature à la présidence de la région Bretagne vendredi. Restera, restera pas? François Hollande apprécie son ministre de la Défense dont la popularité est un atout, et a besoin de lui maintenant que la France a lancé des frappes aériennes contre la Syrie. "Jean-Yves Le Drian est un très bon ministre de la Défense, il m'a accompagné dans des décisions très difficiles que j'ai eu à prendre", martèle François Hollande. Mais il avertit: "s'il est élu, il connaît parfaitement la règle. La règle, je l'ai posée: c'est celle du non-cumul". 

Surtout, le chef de l'Etat souhaite composer un gouvernement sur lequel il peut s'appuyer en vue de la présidentielle de 2017. Perdre Jean-Yves Le Drian ne serait donc pas une bonne nouvelle. Mais impossible de déroger à la règle du non-cumul des mandats, déjà appliquée à François Rebsamen: s'il est élu, Jean-Yves Le Drian devra donc quitter son poste de la Défense, a assuré François Hollande.

> Le mauvais point: Martine Aubry

Qui pourrait donc le remplacer? Plusieurs noms circulent, comme celui de Jean-Marie Le Guen, ou encore Bruno Le Roux, le patron des députés socialistes. Un temps évoquée par certains médias, Martine Aubry semble avoir été rayée de la liste. Et cette fois, François Hollande compte bien clarifier sa situation.

"Elle ne souhaite pas entrer au gouvernement. La question lui a été posée en 2012. Elle préfère se consacrer pleinement à Lille et je respecte ce choix", indique le chef de l'Etat.

Une façon de dire que la maire de Lille, qui a décliné la tête de liste aux régionales dans le Nord, n'intègrera pas le gouvernement en décembre.

La convaincre d'en faire partie aurait pourtant permis à François Hollande d'exiger d'elle la solidarité gouvernementale de rigueur. Mais l'ancienne ministre du Travail gardera sa liberté de pousser des coups de gueule contre le gouvernement, comme elle l'a fait contre Emmanuel Macron. Et tant pis si elle sème la zizanie à gauche. "Chacun a sa liberté d'expression", répond François Hollande, qui semble vouloir jouer l'apaisement. "On ne peut pas à la fois être en dehors du gouvernement et se priver de cette liberté". En espérant que la maire de Lille se garde bien de trop en faire usage.

https://twitter.com/ariane_k Ariane Kujawski Journaliste BFMTV