Retraites: Emmanuel Macron se dit "prêt à endosser l'impopularité" de la réforme

Emmanuel Macron s'est dit "prêt à endosser l'impopularité" liée à la réforme des retraites, ce mercredi à l'occasion sa première prise de parole publique depuis l'adoption du texte à l'Assemblée nationale, une interview accordée à France 2 et TF1 et diffusée sur BFMTV.
"Je ne cherche pas à être réélu, je ne le peux pas constitutionnellement. Mais entre les sondages et le court terme, et l'intérêt général du pays, je choisis l'intérêt général du pays. Et s'il faut derrière endosser l'impopularité aujourd'hui, je l'endosserai", a affirmé le président de la République.
Comme attendu, Emmanuel Macron n'a pas annoncé d'inflexion sur la réforme des retraites alors que les syndicats, la NUPES, le RN lui demandent toujours de la retirer. Il reste deux étapes au cheminement législatif normal du texte: l'examen par le Conseil constitutionnel et la promulgation après signature du président de la République.
Une popularité au plus bas depuis les gilets jaunes
La réforme des retraites reste très impopulaire: lundi, juste avant le vote des motions de censure à l'Assemblée nationale, 68% des interrogés étaient favorables à ce qu'un des textes soit adopté, selon un sondage Elabe pour BFMTV. Le vote d'un tel texte aurait déclenché le rejet de la réforme et la chute du gouvernement. Même une majorité des électeurs d'Emmanuel Macron (51%) et sympathisants Les Républicains (53%) étaient favorables à une censure.
La cote de popularité d'Emmanuel Macron s'est elle écroulée à 28% en mars, un plus-bas jamais atteint depuis le début 2019 au sortir de la crise des gilets jaunes, au moment où le gouvernement utilise l'article 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites, selon le baromètre mensuel de l'Ifop publié par le Journal du Dimanche.
Le chef de l'État fait ainsi 28% de satisfaits (-4 points) et 70% de mécontents selon cette étude réalisée entre le 9 et le 16 mars, soit pendant les tractations qui ont mené finalement la Première ministre Élisabeth Borne à avoir recours à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter la très contestée réforme qui recule l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.