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Élysée

Quelle porte de sortie pour François Hollande?

Deux sondages publiés ce jeudi témoignent d'une impopularité record de François Hollande auprès des Français.

Deux sondages publiés ce jeudi témoignent d'une impopularité record de François Hollande auprès des Français. - -

Avec l'affaire Cahuzac puis l'affaire Offshore Leaks, le chef de l'Etat traverse une période de troubles sans précédent. Fragilisé, il doit parvenir à trouver une porte de sortie, alors que sa cote de popularité est au plus bas.

Quelle issue pour François Hollande? Quelques heures seulement après les derniers rebondissements de l'affaire Cahuzac, le chef de l'Etat s'est retrouve touché, jeudi, par une nouvelle affaire embarrassante, celle du "Offshore Leaks", dans laquelle son trésorier de campagne, Jean-Jacques Augier, est cité.

Parallèlement, deux nouveaux sondages, publiés ce jeudi après-midi, et réalisés avant que ces affaires n'éclatent, témoignent d'une énième chute de popularité du président de la République. Ce dernier n'y enregistre que 27% d'opinion favorable, un taux jamais enregistré depuis 1981 par un chef de l'Etat à cette période de son mandat.

Dans l'impasse, comment François Hollande peut-il rebondir? Eléments de réponse avec le politologue Laurent Dubois.

Les dernières cartouches de François Hollande sont-elles épuisées?

Ce n'est pas simplement une image écornée, c'est une image déchirée. François Hollande, c'était le style et c'était l'homme. Ses choix économiques laissent dubitatif, tout comme ses choix en matière sociale.

Ce qui restait, c'était cette image de l'homme aux mains propres, situé au-dessus de la mêlée, alors même que Nicolas Sarkozy se retrouvait devant le juge dans le cadre de l'affaire Bettencourt. Tout cela l'atteint dans ce qui constituait sa dernière valeur refuge, à savoir sa République irréprochable.

Peut-il redresser la situation par sa parole?

Aujourd'hui, il y a deux options dans l'esprit de l'opinion publique: soit Hollande a été naïf, il n'a pas su deviner quelle était la vraie nature de Jérôme Cahuzac et dans ce cas il passe pour un homme qui flotte dans le costume présidentiel. Soit il a volontairement fermé les yeux et il apparaît, aux yeux des Français, comme un coupable.

Dans tous les cas, les derniers sondages - une cote de popularité à 27% - démontrent un sentiment de rejet dans l'opinion. La confiance s'entretient, se restaure. Tandis que la défiance s'auto-alimente. Il va être très compliqué de remonter la pente.

Sur la parole et sur les actes, sur lesquels il est jugé, on voit mal comment François Hollande peut trouver une sorte de pierre philosophale qui transformerait ses semelles de plomb en ailes dorées, qui lui permettraient de survoler l'affaire Cahuzac, mais aussi la question du chômage.

Un remaniement est-il la solution?

Remanier serait comme soigner un cancer avec de l'aspirine: c'est une thérapie trop légère. Les gens s'en fichent bien de qui occupe quel poste. Dans toute l'histoire de la Ve République, aucun remaniement n'a apporté de l'oxygène politique.

François Hollande doit désormais passer aux actes, notamment sur la réforme des institutions, sur le cumul des mandats, sur le durcissement des conditions éthiques de moralisation de la vie publique. La seule solution est qu'il démonte, par les faits, ce qu'on lui reproche.


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