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Élysée

Les signes qui prouvent que François Hollande est en campagne pour 2017

Dans le fond comme dans la forme, le discours de François Hollande, prononcé jeudi salle Wagram à Paris, a clairement montré un Président en meeting de pré-campagne électorale.

François Hollande est-il candidat à la présidentielle de 2017? S'il ne l'a pas annoncé clairement lors de son discours sur le terrorisme à la salle Wagram jeudi, les indices distillés sont limpides: le discours de François Hollande ressemble davantage à un meeting électoral qu'à un discours de colloque. Voici pourquoi:

> Une salle acquise

C'est sous des applaudissements nourris que François Hollande est arrivé salle Wagram. Une salle acquise au chef de l'Etat: au premier rang, l'ensemble du gouvernement, et les présidents des fondations – Terra Nova et la fondation Jean-Jaurès – qui l'ont invité à prononcer ce discours. Dans le reste de la salle, plusieurs personnalités dont Latifa Ibn Ziaten, mère d'un soldat abattu par Mohammed Merah, et de nombreux élus socialistes. Les applaudissements fusent dès lors que François Hollande lâche une petite phrase, une attaque à la droite ou un argument important. La salle rit à chaque bon mot.

> Un live-tweet très symbolique

Tout un symbole, mais pas des moindres: le discours de François Hollande est tweeté à partir de son compte personnel, @fhollande, et pas de celui de l'Elysée. La dernière fois qu'un de ses discours a été retranscrit sur son compte Twitter, c'était le 15 mai 2012... Soit quelques jours à peine après l'élection présidentielle.

> Les multiples attaques contre la droite

Rapidement dans son discours, François Hollande s'est attaqué à la droite. Offensif, il a dénoncé "les reniements" de l'opposition dans ses propositions contre le terrorisme, pour leur opposer "l'Etat de droit". Jamais un nom n'a été cité, et pourtant les attaques ont été claires. Il a ainsi éreinté les "arguties juridiques" évoquées par Nicolas Sarkozy qui empêcheraient, selon l'ancien président, de lutter contre le terrorisme, ou balayé l'idée d'interner sans jugement les personnes radicalisées.

> Les nouvelles propositions d'un futur candidat

Outre la défense des mesures prises, François Hollande a également distillé des éléments ressemblant fort à des arguments de campagne. Il a ainsi annoncé vouloir "limiter le cumul des mandats dans le temps" pour les élus, une proposition parmi une série de "réformes institutionnelles". Puis il a élargi sa vision, affirmant que "la France est une idée, un projet", et évoquant aussi son idée de l'Europe. 

Un chef de l'Etat qui s'est affirmé comme central dans le débat politique, et a souligné non sans malice que jusqu'au mois de mai, il était le seul à avoir "l'onction" du suffrage universel. Mais les choses vont-elles s'arrêter en mai 2017 pour le chef de l'Etat? Rien n'est moins sûr. Car lui-même l'a rappelé: "Je vous le dis: je ne laisserai pas la France être abîmée. C'est le combat d'une vie".

https://twitter.com/ariane_k Ariane Kujawski Journaliste BFMTV