François Hollande: un dialogue "très cash" avec les frondeurs du PS

François Hollande - Alain Jocard - AFP
François Hollande a longuement reçu mercredi soir des députés PS frondeurs autour d'un apéritif à l'Elysée, renouant le dialogue avec ces socialistes récalcitrants à l'approche d'élections départementales hautement périlleuses. Au risque d'irriter les "bons élèves" de sa majorité.
Pendant près de deux heures et demie, les quatorze frondeurs conviés symboliquement par le chef de l'Etat autour de la table du Conseil des ministres, ont noué un dialogue nourri, "très cash", avec leur hôte.
Hollande "ni dans le reproche, ni dans la justification totale" de sa politique
Une conversation bien loin en tout cas des sanctions envisagées un temps, quand ces élus avaient contraint le gouvernement à passer en force pour imposer la loi Macron. Et les "frondeurs semblent même plutôt satisfaits:
"C'était un vrai échange, pendant 2h15, autour de la table du Conseil des ministres, pas une rencontre pour se faire des reproches", a relaté à son issue un des frondeurs, le député de la Nièvre Christian Paul.
Le message adressé au président était qu'"en l'état sa politique ne passe pas auprès de la majorité" mais "l'essentiel est qu'il y ait un dialogue", a pour sa part estimé Pouria Amirshahi. Et, selon lui, François Hollande n'était "ni dans le reproche, ni dans la justification totale" de sa politique.
"On a pu exposer nos convictions, nos raisonnements", s'est quant à elle félicitée la députée du Doubs Barbara Romagnan, soulignant que de son côté, le président avait affirmé "sa volonté de rassemblement".
Elargir la majorité en vue de 2017
François Hollande veut-il également s'assurer d'une majorité à deux ans de la présidentielle? "Le président souhaite oeuvrer au rassemblement à l'unité de tous les Français, c'est l'esprit du 11 janvier", répond son entourage, "il pense que c'est essentiel pour la réussite de son action".
Pour autant et "quelles que soient les personnes reçues à l'Élysée, l'idée est d'avoir des discussions très directes et libres mais en aucun cas de discuter de la ligne ou de la composition du gouvernement", assure-t-on de même source.
François Hollande lui-même l'a affirmé dans un entretien avec Challenges: il n'y aura "pas de changement, ni de ligne ni de Premier ministre" en cas de défaite du PS aux départementales. Même si le chef de l'État n'exclut pas un élargissement de la majorité au nom de l'"exigence impérieuse du combat contre le Front National". Notamment les écologistes malgré les réticences de Cécile Duflot.