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Présidentielle

Une élue PS appelle son parti à repenser sa stratégie contre le FN

Sarah Proust, au Conseil national du PS, en 2012.

Sarah Proust, au Conseil national du PS, en 2012. - CC - Mathieu Delmestre - Flickr

Sarah Proust, membre de l'équipe de campagne de Benoît Hamon, juge que le PS fait fausse route en condamnant les électeurs du Front national.

C'est un point de vue plutôt rare au Parti socialiste. Sarah Proust, adjointe au maire PS du 18e arrondissement de Paris, appelle son parti à repenser sa stratégie de lutte contre le Front national dans une interview au quotidien L'Opinion ce lundi.

L'élue, par ailleurs membre de l'équipe de campagne de Benoît Hamon, dénonce la condamnation morale et sociale souvent attachée aux électeurs frontistes:

"Moins on aura ce mépris de classe pour eux, plus on reconnaîtra leur vote. Plus on aura ce mépris de classe, moins on ira au combat".

Sarah Proust rejette également toute tentation d'ostraciser le Front national, qu'elle estime inefficace. Accuser le FN de fascisme "n'exerce plus d'effet repoussoir sur personne", considère-t-elle. Sarah Proust développe:

"Le FN est un parti antirépublicain, xénophobe, islamophobe, autoritaire, très antiparlementariste. Il n'aime pas les corps intermédiaires et n'a pas confiance dans les citoyens. Mais il n'y a pas de fascisme chez Marine Le Pen. Elle n'est ni Hitler ni Mussolini".

Benoît Hamon, qui a ciblé avec virulence Marine Le Pen lors de son grand meeting de Bercy dimanche, méditera peut-être le message.

G. de V.